Soeurs de glace 2

Un texte signé Patrick Lang

Dans le premier SŒURS DE GLACE, un petit groupe d’aliens prend la forme de jeunes blondes très attractives dans un lycée. Elles utilisent ce stratagème pour séduire les jeunes hommes en chaleur, et implanter leurs oeufs nécessaires à la survie de leur race. Ce qui signifie bien sûr la fin de la nôtre…
Eh bien pour SOEURS DE GLACE 2, on change de lycée, de personnages et on reprend là où le premier s’est arrêté.
Les deux volets n’ont pas été tournés à la suite (2004 et 2007) ; et pourtant, le manque flagrant d’originalité pourrait le suggérer. On suis toujours le même schéma: un alien séduit un adolescent, l’adolescent meurt… Un schéma assez rébarbatif donc, surtout si on a vu la première partie.
DECOYS premier du nom faisait déjà fortement penser à LA MUTANTE mais optait pour une transposition plus légère que son homologue américain. Sa suite continue dans cette voie. L’humour est omniprésent et c’est ce qui fait toute la différence. En effet, on rit plus que l’on ne frémit, dans une ambiance agréablement chargée en tension sexuelle. Les amateurs de blondes à forte poitrine et d’humour de lycéens libidineux (genre AMERICAN PIE) seront dans leur élément. Mais tout ceci est fait avec plus de classe que dans le film précité quand même. Pas de ‘pipi-caca’ ici et c’est tant mieux ; l’origine canadienne du film y étant peut-être pour quelque chose. Le côté horrifique du métrage n’est pas laissé pour compte mais il est déjà plus subtil. Les tentacules et apparences réelles des aliens ne nous sont pas épargnées. Les spécialistes d’effets spéciaux se sont d’ailleurs surpassés pour cette séquelle. Le travail d’intégration des effets digitaux est quasiment parfait, ce qui n’est pas toujours évident ; de nombreux films s’y sont cassés les dents (qui a dit ANACONDA ?). La qualité de ces effets renforce les rares moments de suspense du film.
Nous retrouvons deux acteurs qui figurent déjà au générique de SOEURS DE GLACE 1: Corey Sevier et Kim Poirier. Ils reprennent leurs rôles respectifs et assurent la liaison entre les deux chapitres. Tobin Bell et Dina Meyer, sortis fraîchement de SAW 3, viennent faire une apparition. On sent le professionnalisme, malgré leurs courtes scènes, ils crèvent l’écran (Dina Meyer excelle dans son rôle ambigu de psychiatre). Le reste de l’interprétation se compose majoritairement de belles jeunes créatures.
Quand on rassemble tout ces éléments, le but de l’équipe à l’origine de SOEURS DE GLACE 2 est ainsi dévoilé: on cible un public d’ados. L’humour, les jolies filles, quelques frissons bien sentis, un scénario léger et accessible permettent d’atteindre ce but. Mais si on porte un regard plus critique, et surtout si on a vu son prédécesseur, l’ennui s’installe rapidement. Trop peu de nouveautés effacent l’enthousiasme qu’on avait pour SOEURS DE GLACE 1. Heureusement une bonne humeur générale se fait ressentir à la vision de la séquelle. Les bonnes intentions, c’est-à-dire la qualité de l’interprétation (pour la majeure partie) et les effets spéciaux très fréquentables sauvent de justesse le film de l’anonymat.