retrospective

Stiletto

Un par un, des membres de la pègre se font tuer par une mystérieuse jeune femme. Virgil Vadalos, un caïd de la mafia, demande à Beck, un inspecteur de police à sa botte, de l’arrêter. Celui-ci va alors découvrir ce qui motive ce désir de vengeance chez cette exécutrice.

Mafia, vendetta, jeune femme armée, viol…. des ingrédients mille fois vus et revus. On pense évidemment au KILL BILL de Quentin Tarantino, au NIKITA de Luc Besson, mais l’on peut aussi rajouter les métrages japonais « Girls and Guns », soit « Des filles et des flingues ». L’intérêt de ce STILETTO n’est pas d’offrir un quelconque angle original à une histoire qui aligne les lieux communs : la relation entre les sbires, la qualité des rapports de l’inspecteur corrompu avec ses collègues… Il est juste dommage que ces mêmes éléments ne soient pas développés d’une manière satisfaisante.
Ainsi, l’intrigue a tendance à se perdre dans la galerie de personnages. Si la tentative de meurtre sur Vadalos ouvre le film (dans un sauna, ce qui nous permet d’admirer Tom Berenger torse nu, des amateurs ?), l’arrivée de Lee, interprété par Michael Biehn (connu pour avoir tenu le rôle de Kyle Reese, autrement dit le père de John Connor, dans TERMINATOR) et de sa copine turbulente surgit si brusquement qu’elle laisse supposer qu’une place prédominante leur sera accordée par la suite. Or, ils sont très vite relégués au rang de figurants qui bénéficient juste de scènes en aparté et hors de propos : le couple se chamaille souvent pour un rien et la relation de ces deux personnages au sein du gang est à peine effleurée. Il en va de même pour l’inspecteur Beck qui parle régulièrement de la pression qu’il endure dans son commissariat. Une pression qu’on ne ressent jamais puisque ses collègues brillent par leur absence.
En revanche, l’intrigue qui tourne autour du chef de la mafia, Virgil Vadalos, incarné par Tom Berenger (PLATOON, SNIPER et THE SUBSTITUTE), est des plus touchantes. Ce caïd nous renvoie évidemment au Don Corleone du PARRAIN de Coppola (Berenger va jusqu’à reprendre certaines attitudes de Marlon Brando) ou au personnage de David Carradine dans KILL BILL, puisque Vadalos nous est dépeint comme un homme qui sait sa fin proche. Son portrait est celui d’un homme contemplant sa vie passée, sa famille et son organisation criminelle.
Aussi, si l’on peut être frustré par tant de pistes évoquées qui ne sont jamais approfondies, on reconnaît la facilité avec laquelle le film réussit à rebondir : la mystérieuse tueuse Raina enchaîne rapidement les victimes, Vadalos est victime d’une guerre de gang et on nous gratifie même d’une scène de torture à la ponceuse. On ajoute à ça l’impressionnant casting qui donne à ce STILETTO des faux-airs de défilé de seconds couteaux : Tom Berenger et Michael Biehn bien sûr, mais également William Forsythe (beau-père du tueur Michael Myers dans HALLOWEEN et adversaire de Steven Seagal dans JUSTICE SAUVAGE), Tom Sizemore (HEAT, POINT BREAK) ou D.B. Sweeney (vedette de la série « DROLE DE CHANCE »). Des interprètes en roue libre mais qui s’en donne à cœur joie et qui sauront satisfaire les amateurs de jeu excessif.
Par conséquent, le long-métrage de Vallelonga a beau accuser plusieurs temps morts, le cabotinage de ses interprètes rend sa vision très appréciable. A condition, bien sûr, de mesurer ses attentes, STILETTO n’est pas de l’étoffe des grands polars, mais des œuvres mineures qui nous charment par leurs acteurs.

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