Un texte signé Yannik Vanesse

Angleterre - 2012 - Johannes Roberts
Interprètes : Noel Clarke, Colin O'Donoghue, Antonia Campbell-Hughes

DossierFEFFS 2012review

Storage 24

Alors qu’un avion s’écrase sur Londres, Charlie se rend, en compagnie de son meilleur ami, dans un box de stockage, récupérer ses affaires, car il vient de se séparer de sa fiancée. Il le vit très mal et veut comprendre les raisons de cette séparation. Il décide donc d’aller dans le box, où elle est occupée à récupérer ses propres affaires, pour lui parler une dernière fois. Ils se retrouvent alors piégés dans l’endroit, poursuivis par une abominable créature, vraisemblablement échappée de l’avion venant de s’écraser..

Noel Clarke, bien connu en France pour son rôle dans la nouvelle série Doctor Who, écrit un scénario, très inspiré par les comic books, qu’il envoie à Johannes Roberts. Ce dernier, sortant du tournage du téléfilm ROADKILL pour Syfy, veut donner un versant beaucoup plus sombre et réaliste à l’histoire. Finalement, Noel Clarke s’accorde avec le réalisateur, et les voilà lancés dans l’aventure STORAGE 24.

Ce film, en compétition officielle de la 5ème édition du FEFFS, est une série B en huis-clos. Le huis-clos étant un genre des plus difficiles à mettre en scène, c’est souvent avec appréhension et espoir que le spectateur découvre ce genre de film. En effet, conserver l’intérêt du public et la tension, avec peu de personnages dans un lieu unique, n’est pas chose aisée. Et Johannes Roberts s’en sort très bien ! Il nous propose des protagonistes certes classiques mais plutôt bien construits et plus profonds que la moyenne de ce genre de film, tout en évitant les traditionnels policiers ou anciens marines. Et, lâchant sur eux une créature superbe et fort bien animée, qu’il montre d’abord très peu, avant de la dévoiler dans toute sa spendeur, il offre quelques jolis moments de courses-poursuites dans les couloirs, les différents box ou les conduits d’aération, et quelques séquences délicieusement gores.
Cependant, certaines choses sont assez prévisibles, comme la traîtrise et la lâcheté d’un personnage précis, mais dans l’ensemble, Johannes Roberts tord les idées reçues. Ainsi, quand les personnages décident de fouiller les box pour trouver des armes, tous les spectateurs s’attendent à ce qu’ils trouvent quelques fusils ou revolvers quelque part mais, s’ils dénichent effectivement ce genre de chose, ce ne sont que des jouets. Ils doivent, au final, se contenter d’un pied-de-biche, d’un couteau et de quelques fusées. De même, le réalisateur met quelques touches d’humour excellentes, avec certaines répliques, et surtout avec ce petit chien, un jouet, qui sert de char d’assaut lors d’une séquence irrésistible.
La réalisation est dynamique, la plupart du temps les scènes d’action sont lisibles. Sauf peut-être lors de certaines poursuites, sans doute pour éviter que les défauts de la créature ne soient visibles. Les acteurs sont plutôt bons et physiques.
Certes, ce film n’apporte aucun renouveau au genre, mais permet à l’amateur de série B de passer un très bon moment. Bien construit, toujours tendu, STORAGE 24 offre tout ce qu’un spectateur est en droit d’espérer de ce genre de film, et même un peu plus avec un plan final de toute beauté, qui surprend par son pessimisme et laisse rêver d’une suite, qui n’aura sans doute jamais lieu. Un film d’une grande efficacité en tous les cas.

Retrouvez nos chroniques du FEFFS 2012.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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