Storm Warning

Un texte signé André Quintaine

USA - 2007 - Jamie Blanks
Interprètes : Nadia Farès, John Brumpton, Robert Taylor, David Lyons, Mathew Wilkinson

En Australie, le couple formé par Rob et Pia (la française Nadia Farès que l’on a pu voir dans NID DE GUEPES ou LES RIVIERES POURPRES) décide de faire une petite balade en barque pour pêcher du poisson. Evidemment, Rob se doit de faire le malin et emmène sa femme un peu plus loin que prévu, trop loin. Ils se perdent dans les canaux d’une île et doivent continuer à pied jusqu’à une ferme totalement isolée. Personne n’est à la maison, mais, comme dans la fable de Boucle d’or, ils décident de pénétrer dans la demeure. Et les trois ours sont ici remplacés par trois psychopathes de la pire espèce.
STORM WARNING va loin et se permet de nombreux excès. Toute la difficulté étant d’éviter d’un côté la gratuité et l’ineptie du glauque, et de l’autre, le ridicule ou la puérilité, là même où se perdent trop de productions amateurs qui ont décidé d’aller au bout de l’écœurement. STORM WARNING n’a pas oublié qu’il est un film et qu’il doit également savoir divertir intelligemment.
Il évite donc tous les dangers qui se dressaient sur sa route. Notre famille de psychopathes, composée d’un père pas franchement aimant et de ses deux fils, est vraiment de la pire espèce. Là où le réalisateur Jamie Blanks excelle, c’est qu’il dépeint ses monstres avec tact et sait où s’arrêter. Jamais frustrant, mais jamais graveleux non plus, STORM WARNING met en scène trois types détestables qui méritent assurément le sort que leur réservera le couple de citadins, une fois ces derniers débarrassés de leurs préjugés moraux.
Si le scénario n’a rien d’exaltant, c’est par l’art de supprimer ses protagonistes et ses touches gore que le film fait mouche. Dans ses excès, STORM WARNING rappelle qu’il nage dans le sillon de SAW et de ses suites. Et ces dernières ne soutiennent pas la comparaison avec le travail de Blanks.
Le gore est en effet ici plus original et surtout plus crédible même si le burlesque des meurtres rappelle également le grand guignol. Comme il serait dommage de vous priver de l’effet de surprise, nous nous abstiendrons donc de les dévoiler ici. Sachez simplement que vous en aurez pour votre argent si vous aimez le gore qui tâche et qui fait grincer des dents.
Très court, le film parvient facilement à masquer son manque d’originalité non seulement par son efficacité, mais également par la qualité de son interprétation. Jamie Blanks a pu s’appuyer sur une excellente équipe de comédiens qui, s’ils ne sont pas des stars, disposent néanmoins d’un solide bagage.
L’excellente réalisation, le découpage précis et rythmé et l’interprétation captivante, permettent aisément d’oublier les moyens quelque peu réduits. Le côté « film de studio » eut-il été moins prononcé, au profit d’un tournage in situ, que le résultat nous aurait davantage séduit. Toujours est-il qu’en l’état, les nombreuses qualités du métrage suffisent à lui assurer notre considération.


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- Article rédigé par : André Quintaine

- Ses films préférés : Frayeurs, Les Griffes de la Nuit, Made in Britain, Massacre à la Tronçonneuse, Freaks

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