Summer’s Blood

Un texte signé Stéphane Pretceille

Canada - 2009 - Lee de Marbre
Interprètes : Ashley Greene, Stephen McHattie, Barbara Niven

Dans un petit bourg américain, une jeune femme légèrement en marge, débarque à la recherche de son père qu’elle n’a jamais connu. Repérée par un policier lors d’un vol à l’étalage, elle est secourue par un jeune homme qui la cache dans sa voiture. Après quelques verres échangés, la jeune femme et son sauveur décident de finir la soirée chez ce dernier. A leur réveil, les événements vont prendre une tournure inattendue.
Le film révèle une réelle surprise au bout d’une quinzaine de minutes qu’il serait dommage de dévoiler. Surprise qui sera d’ailleurs suivie par d’autres, dont l’une s’avèrera être le clou du film. Ce n’est cependant pas la moindre des qualités de ce long métrage. En effet, le niveau de jeu des acteurs est au-dessus de la moyenne des films de genre, le scénario a été travaillé et la mise en scène est soignée. Pour ne rien gâcher, l’actrice principale est particulièrement ravissante. Enfin, le réalisateur sait amener ses effets et la photographie du film rend très bien les couleurs champêtres du middle west.
En parallèle au thème principal, une enquête est menée par un repris de justice recherchant sa fille disparue. Cette double narration, loin d’être parasite dans l’intrigue, permet au contraire d’aérer un peu le sentiment de claustrophobie, de cloisonnement, dégagé par les scènes tournées en intérieur. L’investigation du pauvre père à la recherche d’indices se termine assez rapidement et de façon brutale.
Une autre dimension réussie du film tient dans le personnage du père pendant ses déplacements et ses fréquentations avec les prostituées. Sans que rien ne soit dévoilé, un malaise se dégage, quelque chose d’horrible se trame dans ces moments.
Il faut noter que le personnage du père est particulièrement effrayant. Le mérite en revient au jeu d’acteur de Stephen McHattie et à son visage taillé au couteau. Il est toutefois dommage qu’il ait parfois tendance à en faire trop dans le registre du bon père psychopathe, en roulant des yeux comme un personnage de Tex Avery.
Le retour du père dans sa famille est attendu avec angoisse. Finalement, et c’est peut être un des points faibles du film, ses retrouvailles ne seront pas à la hauteur de l’attente qu’elles ont suscitée. Dans cette partie-là de l’histoire, maintenant que tout devrait se résoudre, le réalisateur propose une résolution assez attendue, comme si malgré tout, il fallait revenir à un scénario balisé.
En conclusion, malgré quelques longueurs sur la fin et une histoire de plantes plus saugrenue qu’angoissante, ce long métrage dégage un réel malaise, suscitant l’appréhension. Ne sachant pas où cherche à nous emmener le réalisateur, le spectateur reste sur ses gardes. Il convient de souligner que la mise en scène joue plus sur l’imagination, le hors-champ que le gros plan gore, ce qui par les temps qui courent, donne une vraie fraîcheur au film.


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- Article rédigé par : Stéphane Pretceille

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