Super Lady Cop

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Hong Kong - 1992 - Chun Man Yuen (John Cheong)
Titres alternatifs : Kong fung mat ling
Interprètes : Cynthia Khan, Athena Chu, Alex Man, Peter Lai

Réalisé au début des années ’90, SUPER LADY COP tente de varier la formule du « girl with guns » en y injectant une bonne dose de science-fiction. Le scénario rappelle donc BLADE RUNNER mais le résultat à l’écran se révèle, lui, plus proche de la piteuse adaptation de NIKY LARSON avec Jackie Chan.
L’intrigue, plutôt vague, traite de trois androïdes de combats venus de Chine pour se réfugier à Hong Kong. Un autre robot femelle (joué par la star du kung fu Cynthia Khan), devenue super balèze grâce à l’acupuncture, se lance à leur poursuite mais, victime d’amnésie (un cliché éculé du cinéma HK !), se retrouve sous la protection d’un flic stupide et d’une demoiselle casse-pieds.
Acteur et cascadeur né en 1957, Wellson Chin côtoie dans ses jeunes années des pointures déjà établies comme Jackie Chan et Sammo Hung. Au milieu des années ’80, Chin se lance dans la mise en scène et propose une des séries phare du « Girl with Guns », THE INSPECTOR WEARS SKIRT dont il réalise trois des quatre épisodes. Tenté par la comédie, il livre aussi le quatrième épisode de la saga LES DIEUX SONT TOMBES SUR LA TETE, cette fois logiquement situé dans l’ancienne colonie britannique. Bref, le bonhomme, en véritable touche à touche, s’essaie ici à la science-fiction mais, en dépit de cet emballage high tech, le long-métrage se contente de reproduire les lieux communs de la comédie policière d’action.
Typique des petits budgets hongkongais des années 80 et 90, SUPER LADY COP cultive, durant un peu moins d’une heure et trente minutes, un esprit décalé qui joue au maximum la carte de l’humour débile. Il faudra donc être particulièrement sensible aux gags poussifs, aux gesticulations hystériques et aux grimaces lassantes pour sourire devant ce film dans lequel le crétinisme règne en maître. Les acteurs, d’ailleurs, cabotinent comme des cochons, que ce soit un Alex Man toujours en surjeu ou une Athena Chu en tenue de skateboard incapable de rester en place une seconde. Ce faux rythme trépidant fatigue rapidement le spectateur, à l’image des scènes d’action. Celles-ci, afin de simuler la puissance des androïdes, sont toutes accélérées et filmées avec cette méthode nommé « undercranking » (qui joue sur la vitesse de la caméra) censée dynamiser les combats. Bien utilisée, la technique donne du tonus aux affrontements mais, mal fichue, comme ici, elle frise le Benny Hill et sombre dans le ridicule. Si le montage très cut camoufle les carences martiales il rend, également, les chorégraphies médiocres et sans intérêt, un comble pour ce type de produit. Le résultat final ressemble donc, malheureusement, à une démonstration de « Streetfighter » et, excepté un combat sur la chute d’eau crée par un barrage, SUPER LADY COP ne propose rien de motivant à se mettre sous la dent.
Réservé aux inconditionnels de la série B hongkongaise, SUPER LADY COP peine à divertir un plus large public tant il apparaît mal ficelé, réalisé à la va vite, interprété sans finesse et monté à la truelle. Bref, quelques moments amusants ou efficaces ne sauvent pas un ensemble bien décevant.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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