Un texte signé Tom Flener

USA - 1941-43 - Dave Fleischer, Seymour Kneitel, I. Sparber, Dan Gordon

Série

Superman

SUPERMAN est une icône populaire qui aura été transposé avant tous les autres super héros sur tous les médias où sa légende ne fera qu’accroître. C’est deux ans après sa première apparition dans les comics qu’il passe à la radio, et en 1941, c’est en animation qu’il apparaîtra au cinéma dans une série de 17 épisodes.

Les studios Fleischer, qui ont animé Popeye et Betty Boop, donneront à l’homme d’acier ses premières couleurs et surtout une voix, une gestuelle, des mouvements. Car ce qui fait de la série de 1941 un bijou télévisuel à redécouvrir absolument c’est bien sûr la qualité de l’animation.
Grâce à la rotoscopie qui permet de suivre les mouvements d’un acteur, l’animation gagne en grâce et surtout en vitalité. Tout en gardant la beauté poétique du dessin des grands films animés, on pense surtout à BLANCHE NEIGE ET LES SEPT NAINS.

Le dessin animé SUPERMAN adopte une fantaisie propre à son époque. Les États-Unis ne sont pas encore en guerre. Et si la menace nazi peut se sentir dans la présence de savants fous menaçant le monde par des lasers ou encore des robots obéissants, il y règne néanmoins une certaine naïveté qui rend l’animé assez touchant et poétique par son côté enfantin.
Les méchants et leurs décors sont pourtant sensiblement proches, au fond, du cinéma de genre. On y reconnaît une mise en scène rappelant le cinéma expressionniste allemand tandis que les monstres géants, eux, évoquent les futurs monstres comme King Kong, les mecha et Godzilla. L’animé inspira d’ailleurs l’animation japonaise.
Bien sûr, on y retrouve l’esprit pulp des bandes dessinées qu’on retrouvera également dans les aventures de Batman quelques années plus tard. S’il y a de la naïveté, il y a aussi de la noirceur dans les traits des méchants, dans leurs plans complexes, et évidemment, la menace de science devenant folle, échappant aux mains des gentils. Inquiétude qui est intimement liée à celle des États-Unis.

Mais la série animée fait plus que mettre en scène les comics, elle va grandement contribuer à la légende de l’homme d’acier. Déjà, elle le fait voler. C’est la première fois que Superman se retrouve doté de ce pouvoir. Et puis la série animée introduit la cabine téléphonique dans laquelle Clark Kent peut devenir Superman. Enfin, il y a ce générique qui deviendra illustre avec la fameuse phrase « Est-ce un avion ? Un oiseau ? Non, c’est Superman ! »

C’est donc non seulement un bijoux d’animation dont la restauration soignée permet de retrouver avec joie la qualité de l’animation mais c’est également un objet iconique qui a grandement participé à la construction de la légende et de la figure qu’est l’homme d’acier  et qui, encore aujourd’hui, reste un symbole intouchable. Si tant et si bien, que même les blockbusters ne peuvent y toucher sans risquer de s’y brûler les doigts.


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- Article rédigé par : Tom Flener

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