Syngenor

Un texte signé Éric Peretti

USA - 1990 - George Elanjian Jr.
Titres alternatifs : Soldat Cyborg
Interprètes : Starr Andreeff, David Gale, Mitchell Laurence, Riva Spier, Charles Lucia, Lewis Arquette, Jeff Doucette, Bill Gratton, Roy Fegan, Jon Korkes, Melanie Shatner

En 198O, William Malone réalise son premier long métrage, SCARED TO DEATH, mettant en scène un monstre créé par un scientifique, le Syngenor (SYNthetized GENetic ORganism), qui va semer la terreur dans les égouts de Los Angeles. Très influencé par ALIEN, le film est pourtant loin d’être une réussite et la médiocrité de son scénario, couplée à son budget microscopique, vont l’envoyer dans les oubliettes du genre. Pourtant, une décennie plus tard, le producteur Jack F. Murphy, décide de mettre en chantier une séquelle qui ne s’imposait vraiment pas. Mais plutôt que de reprendre le récit de départ, il décide de ne conserver que la créature et de bâtir une histoire entièrement neuve, le but étant d’exploiter le potentiel du Syngenor.
Ethan Valantine a mis au point, pour le compte de la société Norton Cyberdyne, le prototype d’une nouvelle race de soldats, le Syngenor. Appelés à remplacer les êtres humains sur les champs de bataille d’un futur conflit armé qui prendra place au Moyen-Orient, ce super combattant, issu de manipulations génétiques, est indestructible, impitoyable et possède la faculté de s’auto-régénérer toutes les 24 heures.
Afin de tester les capacités meurtrières de ses créatures, Carter Brown, le psychotique directeur de Norton Cyberdyne, laisse à l’une d’elles le soin d’occire trois personnes dans les sous-sols de la compagnie. Mais après avoir massacré deux bimbos et le responsable communication de la boîte, le Syngenor quitte le bâtiment et va tuer son créateur. La nièce de ce dernier, Susan, parvient à s’échapper et raconte ce qu’elle a vu à un officier de police compatissant mais fortement dubitatif. Au sein de Cyberdyne, l’ambitieuse et manipulatrice Paula Gorski espère bien profiter de cette tuerie, et demande à son ami Stan Armbrewster de laisser filtrer quelques infos à la presse afin d’impliquer Carter Brown. Débarque alors Nick Cary, un journaliste qui va rapidement s’adjoindre les services de Susan pour enquêter sur les mystérieux agissements de la société…
Alors que le scénario de SCARED TO DEATH était axé sur le monstre, celui de SYNGENOR l’est plus sur les luttes intestines de la Cyberdyne, et les créatures ne sont ici que des pions sur un échiquier de fous. La vraie star du film étant David Gale (à tout jamais la “tête parlante” de RE-ANIMATOR) qui campe un Carter Brown de plus en plus cinglé à mesure que l’intrigue avance, finissant toutefois par devenir un peu fatiguant à la longue. Starr Andreeff est parfaite dans le rôle de Susan avec ses grands yeux pétillants et le duo qu’elle forme avec Mitchell Laurence, qui interprète Nick Cary, fonctionne assez bien sur le mode de la comédie. Notons également la présence au casting de Lewis Arquette (le patriarche du célèbre clan d’acteurs) dans le rôle d’Ethan Valentine. Les amateurs pourront s’apercevoir que Stan Armbrewster n’est autre que le père de famille libidineux et visqueux de SOCIETY, Charles Lucia, et que Paula Gorski est interprétée par la canadienne Riva Spier, rescapée des neiges de GHOSTKEEPER. Plus anecdotiquement, la fille du Capitaine Kirk, Mélanie Shatner, est Bonnie, la secrétaire nunuche qui occupe le poste car elle est la nièce du grand patron.
Malgré cette profusion d’acteurs sympathiques et un script ambitieux sur le papier, SYNGENOR n’est pas vraiment un bon film et souffre de nombreux points faibles, à commencer par ses créatures éponymes. Fortement inspiré par le monstre de Giger, le Syngenor est assez photogénique lorsqu’il reste immobile, mais devient vite ridicule en mouvement tant il est rigide et pataud, ce qui vient contredire son statut de super soldat. Preuve en est la séquence durant laquelle le service de sécurité de Cyberdyne attaque les Syngenor pour les exterminer. Ces derniers se révèlent finalement faciles à tuer et ne font guère preuve d’une redoutable frénésie meurtrière pour survivre. Quant au mutant final, dont le concept semble sortir de LA MOUCHE 2, il vient, bien malgré lui, apporter une touche finale délirante bienvenue à ce stade du métrage. Il y a là un flagrant manque de moyens qui empêche le film d’atteindre ses ambitions et le dessert, condamnant le récit à se dérouler dans quelques décors vides et rendant les tentatives de scènes d’action embarrassantes. George Elanjian Jr., réalisateur venant de la télévision, ne parvient jamais à insuffler une quelconque ampleur à sa mise en scène et livre au final un produit qui ne se démarque pas de la production horrifique à petit budget de l’époque. Restent quelques effets gore, un plan nichon totalement gratuit en début de film, une belle performance de David Gale et un humour bien souvent involontaire qui vont permettre aux courageux spectateurs de curieusement passer le temps sans ennui, ce qui n’est déjà pas si mal.


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- Article rédigé par : Éric Peretti

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