Tarzan Istanbul’da

Un texte signé Tom Flener

Turquie - 1952 - Orhan Atadeniz
Titres alternatifs : Tarzan in Istanbul
Interprètes : Tamer Balci, Hayri Esen, Necla Aygül

Au cours d’une expédition, on découvre sur le cadavre d’un homme une lettre destinée à son frère. Avant d’être tué par des indigènes, le malheureux a caché un trésor. Et depuis l’attaque, son fils, le seul survivant, erre dans la jungle. Après avoir vu le plan détaillant l’emplacement du trésor, le frère décide d’organiser une deuxième expédition dans le but de mettre la main dessus.
Ce Tarzan version turque ressemble énormément à son cousin américain incarné par Johnny Weissmüller (jusqu’au cri légendaire d’ailleurs). En effet, mis à part quelques détails, même l’histoire pourrait être un copy-paste des premières aventures de son prédécesseur des années 30. A première vue, seuls quelques éléments le distinguent de ces films plus illustres et nettement plus connus. Ainsi, une expédition se retrouve (pour une quelconque raison) dans la jungle. Elle est attaquée à maintes reprises par des animaux sauvages et/ou par des indigènes, apparemment dans l’unique but de faire entrer en scène le sauveur, Tarzan.
Avec des extérieurs bien sûr tournés en Turquie, TARZAN ISTANBUL’DA s’avère être une œuvre assez solide dans le cinéma turc. Guère original, le film d’Orhan Atadeniz n’a néanmoins pas besoin d’éviter goutte que goutte la comparaison avec ses inspirations américaines. Tourné 20 ans après le premier film avec Johnny Weissmüller, il parvient encore à capturer cette atmosphère si particulière qui a fait le succès des originaux. Les scènes impliquant des animaux sont filmées avec grande compétence (toujours en tenant compte des restrictions de budget et de temps), et même quand animal et humain ne se partagent pas l’écran, le réalisateur arrive à maintenir l’illusion.
Côté personnages, on remplit le cahier des charges et les membres de l’expédition semblent a priori plus importants que Tarzan, qui ne se montre qu’après 30 minutes de métrage. Ainsi, on retrouve le chasseur intrépide, l’oncle paternel, le beau pilote en jupons (qui ne s’appelle ici pas Jane mais Netzla) ainsi que l’inévitable guide malhonnête et traître. Malheureusement, on a aussi décidé d’emmener Aziz, qui remplit la fonction de comédien, et qu’on aimerait voir entre les mâchoires d’une bête féroce dès qu’il a ouvert la bouche (imaginez Jar Jar Binks, mais en moins CGI !). On notera cependant quelques différences. Ainsi, Netzla ne semble jamais vraiment intéressée par Tarzan. En revanche, elle doit se décider entre deux admirateurs membres de l’expédition.
Somme toute, on se retrouve devant un hommage à une icône du cinéma américain beaucoup plus vieux que par exemple SUPERMEN DONUYOR mais qui s’avère plus solide et compétent que beaucoup de ses successeurs. TARZAN ISTANBUL’DA nous montre donc un cinéma de genre turc sévèrement moins trash, mais malheureusement aussi, moins aventurier et fou. Ceux qui admirent donc cette folie dans le cinéma turc rempli de savants déments, de travestis en chaise roulante ou de vengeurs en costume ridicule s’amuseront peut-être moins devant cette œuvre d’Orhan Atadeniz. Pour tous les autres, et surtout les adeptes de Tarzan, ce film est indispensable. Même si on ne voit jamais vraiment Tarzan à Istanbul.


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- Article rédigé par : Tom Flener

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