Hallucinations Collectives 2017retrospective

Terreur à l’Opéra

TERREUR A L’OPERA fait partie de ces nombreuses tentatives de Dario Argento pour retrouver son éclat d’autrefois dans un genre qui l’a imposé comme maître incontesté du Giallo.
Cet éclat, Dario Argento, ne l’a toujours pas retrouvé. TERREUR A L’OPERA reste un honnête giallo, malgré de nombreux défauts qui apparaissent également étonnants de la part d’un cinéaste comme Dario Argento.
TERREUR A L’OPERA nous place au cœur de Macbeth. Il est également une variation sur le thème du Fantôme de l’Opéra maintes fois adapté à l’écran.
On retrouve donc dans le film de Dario Argento ce fan prêt à tout, surtout à tuer pour sa star, une jeune femme propulsée sur le devant de la scène à la suite de l’accident dont est victime la cantatrice tenant le rôle titre.
Le problème d’OPERA est sans aucun doute son scénario. Son premier défaut, c’est qu’il est truffé d’incohérences. Ces incohérences proviennent principalement des motivations et des actes des personnages. Le petit ami de l’héroïne est assassiné sous ses yeux. Quelle est sa réaction ? Elle rentre tranquillement chez elle. La logique n’existe pas vraiment dans TERREUR A L’OPERA et les personnages manquent d’humanité, de compassion et l’on ne s’intéresse alors que trop peu à eux.
De ces incohérences découlent également la perception d’un scénario quelque peu fouilli. On comprend alors que le film n’existe que pour illustrer la mise en image de quelques idées géniales. Mais ces trouvailles, aussi grandioses soient-elles, ne font en aucun cas un film.
TERREUR A L’OPERA aligne en effet des scènes dignes d’un chef-d’oeuvre. Naturellement, on pense immédiatement aux meurtres dont l’héroïne est le témoin malgrè elle à cause des aiguilles que l’assassin lui a collées sur les yeux, pour qu’elle ne puisse pas les fermer. La scène où l’identité de l’assassin est révélée avec cette caméra en plan suggestif à la place d’un corbeau est sans doute l’une des plus belles scènes signées Argento. En particulier avec la scène ambiguë qui termine le film dans sa version longue. Le final est également de toute beauté grâce à des paysages de montagnes somptueux.
Le problème est que ces quelques moments de bravoures n’atteignent jamais la qualité qu’ils auraient dû atteindre à cause d’une bande-son discutable faite de hard-rock. On est loin, très loin des bandes-sons inquiétantes et qui magnifiaient le travail de Dario Argento livrées par les Goblins.
TERREUR A L’OPERA reste un film sympathique. Cependant, on est loin du chef-d’œuvre que l’on pourrait attendre d’un Dario Argento. Mais, enfin, soyons honnête, si cela avait été Lamberto Bava, on aurait dit de TERREUR A L’OPERA qu’il s’agissait d’un bon film.

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