Terreur au 13ème étage
Alors qu’il vient de commettre un braquage, un groupe de malfrats se retrouve coincé à l’étage d’un immeuble. Avec d’autres locataires, ils deviennent les victimes d’un mystérieux tueur.
A priori, TERREUR AU 13° ÉTAGE (BOTCHED) de Kit Ryan pourrait être perçu comme un énième ersatz de SAW de James Wan et autres HOSTEL de Eli Roth. Dans ses deux derniers long-métrages, nous avons des victimes séquestrées dans des lieux clos, où l’hygiène laisse à désirer. C’est un peu le seul point commun avec le film de Ryan, puisque le récit se déroule à 90 % dans l’inquiétant étage, produisant ainsi un sentiment de déjà-vu.
En effet, on perçoit ici très vite un ton qui prête à sourire. Dans la première scène, Stephen Dorff (jeune vedette du sympathique THE GATE, et plus récemment ennemi de Wesley Snipes dans BLADE) incarne Ritchie, un malfrat dont le dernier méfait a échoué. L’interprète joue son rôle au premier degré, ce qui doit être un écho au souci apporté à l’entreprise, dénotant une intention de bien faire les choses. En conséquence, nous constatons une mise en scène dynamique et une photographie soignée jouant sur le clair-obscur. Or, de nombreux facteurs révèlent un humour inattendu dans ce type de production horrifique, comme les nouveaux partenaires de Ritchie, dont les interprètes montrent une attitude prompte au cabotinage, suivie par les locataires qui les rejoignent.
Dès lors, l’apparition du tueur viendra entériner cette impression. TERREUR AU 13° ETAGE ne marche pas sur les plates bandes des métrages de Wan et de Roth, il trouverait plutôt son inspiration du côté d’un EVIL DEAD de Sam Raimi ou de BRAIN DEAD de Peter Jackson. Des pellicules qui narrent des attaques de zombies et de divers esprits démoniaques avec une bonne dose d’humour noir, ce qui les différencie d’une production horrifique classique. En d’autres termes, dans ces œuvres, nous nous retrouvons dans une ambiance de cartoon, où la surenchère dans le gore contribue à une escalade comique et non de dégoût. Cette tendance, dans BOTCHED, se perçoit dans le caractère excessivement sanglant des meurtres : aucun n’inspire de la répugnance. Au contraire, les flots de sang ont beau abonder, les décapitations s’accumuler et les corps se faire trancher à la hache, c’est plus fort que nous, on ne peut s’empêcher de s’esclaffer.
Pour nourrir ce versant humoristique, on note la présence d’une galerie de personnages plus burlesque qu’il n’y paraît. Certains parviennent même à voler la vedette à Ritchie, alors que Stephen Dorff parvient sans peine à porter le film sur ses épaules. On peut concéder que BOTCHED accuse quelques baisses de régime, dues essentiellement à l’enchaînement de scènes dont le ton n’est pas homogène puisque Dorff garde un jeu grave et sérieux qui jure avec celui des interprètes à ses côtés.
En somme, TERREUR AU 13e ETAGE se révèle une très bonne surprise. La plupart des gags touchent au but et le tueur n’a pas peur de la démesure. De la sorte, en préférant une veine humoristique à une horreur emplie de sadisme, Ryan renoue avec un esprit fun et décomplexé quelque peu oublié. Il ne renouvelle pas le genre, mais une tranche de rire, ça ne fait jamais de mal.
