The Batwoman

Un texte signé Sophie Schweitzer

Mexique - 1968 - René Cardona
Titres alternatifs : La Mujer Murciélago
Interprètes : Maura Monti, Roberto Cañedo, Héctor Godoy

La Mujer Murciélago est une catcheuse se faisant appeler la Batwoman. Hors du ring, elle est aussi agente secrète, justicière travaillant la main dans la main avec la police. Appelée à Acapulco pour enquêter sur le meurtre de plusieurs sportifs de haut niveau, elle se retrouver confrontée à un savant fou, le Dr. Eric Williams, qui cherche à créer l’homme de demain, une créature amphibie, sorte d’homme poisson.

Sorti en 1968, BATWOMAN est l’enfant étrange et très psychédélique qu’aurait pu enfantée la saga SANTO et la série BATMAN de 1966. Comme le célèbre catcheur mexicain. Batwoman adopte elle aussi une double vie de super héros version mexicaine. Et le film est aussi désuet et haut en couleur que la série de 1966. Contenant tous les ingrédients d’une série B de l’époque, le film est le parfait reflet de cette décennie et de ce qu’elle pouvait produire.

Le film s’est totalement inspiré de la bande dessinée de Bob Crane, et ce sans songer à payer les droits ni même à demander une quelconque autorisation. Une manière d’agir qui était assez répandue jusque dans les années 70 et disparaîtra par la suite.

L’autre particularité du film est de s’affranchir d’un quelconque réalisme. Quand le personnage du savant fou prétend faire régresser biologiquement l’humanité à l’aide d’ondes, le film adopte la même vision totalement décomplexée et folle de la science qu’on pouvait trouver dans les comics books américain jusqu’à la fin de l’âge d’or. Le public n’attendait pas de réalisme. La mode était à un style beaucoup plus fantasmé, avec un style pop art, où les intrigues tirées par les cheveux étaient complètement assumées et décomplexées. Il y avait à l’époque une grande liberté qui a complètement disparue aujourd’hui.

René Cardona, réalisateur de pas moins de 145 films, donne libre court à cette liberté créative durant tout le film. Le paroxysme de cet esprit débridé et fantasque dans le film étant la créature mi homme mi poisson à laquelle le savant fou parvient à donner vie. Sous un costume assez grotesque, l’acteur s’inscrit sans le savoir dans la droite lignée des GODZILLA, et films de monstres des années 30 et 40. Comment ne pas y voir la même poésie que dans LA CRÉATURE DU LAGON NOIR ou KING KONG dans ce que le film raconte, sur cette créature, dans cette relecture du chef d’oeuvre de Mary Shelley, FRANKENSTEIN.

BATWOMAN se passe des droits pour faire une véritable adaptation de comics book de BATMAN. Aujourd’hui où l’on célèbre le cinéma Bis ainsi que le cinéma d’exploitation, où l’on remet au goût du genre la série psychédélique des années 60 de BATMAN, la sortie en DVD de la BATWOMAN est une excellente idée. On prend plaisir à voir ce film très fantasques et psychédélique qui aurait pu être un épisode de la série BATMAN 66’.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Sophie Schweitzer

- Ses films préférés : Le bon, La brute et le Truand, Suspiria, Mulholland Drive, Les yeux sans visage, L'au-delà


=> Pour prolonger votre lecture, nous vous proposons ce lien.
Share via
Copy link