The Burbs

Le spectateur découvre un quartier de banlieue en apparence comme les autres. Les différents habitants ont tous leurs spécificités (et leur folie douce), et s’intéressent beaucoup aux étranges nouveaux venus, qui ne sortent que la nuit. Quand le soleil est couché, ils entendent d’étranges bruits provenant de l’intérieur, alors que de sinistres lumières vertes sont visibles. Tout le monde se demande ainsi quel lourd secret se cache dans cette demeure.

Joe Dante décide, entre deux films majeurs emplis d’effets spéciaux (AVENTURE DANS LE MONDE INTERIEUR et GREMLINS 2), de faire un film plus mineur et moins exigeant (du moins en apparences). Pour l’aider dans son projet, le réalisateur s’entoure d’un joli casting, avec comme acteur principal Tom Hanks et, pour incarner sa femme, l’inoubliable Carrie Fisher.

Si en apparence THE BURBS est un plus petit projet (comparativement à d’autres films de la filmographie de Joe Dante), le réalisateur ne se repose pas, loin s’en faut, et offre plusieurs plans absolument magnifiques, comme l’ouverture du film, qui avec sa manière de filmer la Terre jusqu’à zoomer sur le quartier qui servira de huis-clos, impressionne, n’ayant rien à envier à des images similaires réalisées au sein de films récents.
Mais, si Joe Dante est un réalisateur d’exception, THE BURBS sort surtout du lot grâce à son ambiance et grâce aux personnages farfelus et attachants qu’il met en scène. Les situations sont ainsi autant cocasses que mystérieuses, et dès les premières minutes le spectateur ne peut plus décrocher, se demandant toujours quels secrets cachent les mystérieux voisins, et quel plan amusant notre brochette de « héros » va mettre en place pour tenter de les confondre.
Joe Dante joue avec les clichés. Il s’amuse avec l’image des banlieusards, mais les clichés inhérents au cinéma de genre ne sont pas en reste, les voisins ciblés par les personnages principaux ayant tout des classiques films de vampires ou de savants fous.
Les séquences s’enchaînent, le réalisateur évitant tout ennui en maniant avec brio les situations, mais aussi en dirigeant des acteurs formidables habités par leur rôle, et nous mènent ainsi, entre dialogues décalés et action déstabilisante, jusqu’à sa conclusion prévisible.
Et c’est avec cette fin que le réalisateur commet la seule fausse note de THE BURBS. En effet, derrière le rire, derrière l’amusement, le réalisateur déploie d’intéressantes thématiques sur le droit à la différence et au vivre ensemble, thématiques toujours d’actualité. Tordant ainsi les clichés, il finit par présenter ses personnages principaux comme les personnes n’acceptant pas les différences, et les mystérieux « vampires » comme des gens différents ne souhaitant qu’avoir un peu de paix, finalement harcelés parce qu’ils ne rentrent pas dans le moule mis en place par la communauté.
Il est ainsi un peu dommage que Joe Dante n’assume pas jusqu’au bout cette passionnante thématique, mais ce n’est qu’une minuscule déception au regard du reste du film. THE BURBS a beau se présenter comme une œuvre mineure de Joe Dante, le film n’en est pas moins important et ne démérite pas au sein de la filmographie du maître.