The butterfly room

Un texte signé Stéphane Pretceille

Italie / USA - 2012 - Jonathan Zarantonello
Interprètes : Barbara Steele, Ray Wise, Erica Leerhsen, Heather Langenkamp

Film très attendu au Paris International Fantastic Film Festival de 2012, THE BUTTERFLY ROOM est doté d’un casting alléchant. Le premier rôle est tenu par Barbara Steele, figure de proue du cinéma gothique européen, son titre de gloire étant le célèbre LE MASQUE DU DEMON de Mario Bava. A ses côtés, miraculée des cauchemars de Freddy Krueger, Heather Langenkamp, beaucoup moins célèbre mais qui néanmoins a été la première à affronter les lames de rasoir du psychopathe défiguré des GRIFFES DANS LA NUIT et de l’opus 3 LES GRIFFES DU CAUCHEMAR. Autre acteur au visage familier, Ray Wise, familier des films de genre, qui, heureusement, amène un peu d’humour dans ce film qui en est totalement dénué.

Barbara Steele, quasiment de tous les plans, est une vieille dame qui vit seule en appartement et se passionne pour sa collection de papillons à qui elle a consacré tout une pièce. A l’exception de ses insectes, elle se prend d’affection pour la petite fille de sa voisine, se charge de la garder quand sa mère part en week-end avec son patron. Tout irait bien jusqu’ici mais rapidement le réalisateur nous fait savoir que cette vieille dame cache quelque chose de trouble. Au cours d’une escale shopping dans un centre commercial, cette dernière offre une poupée à une enfant qui a perdu la sienne. La petite fille, manipulatrice à souhait, comprend rapidement ce qu’elle pourrait obtenir à jouer les petites filles sages avec cette femme âgée fascinée par son joli minois. Lui proposant de lui donner des cours d’anglais, une relation étrange s’établit entre ces deux personnes, Barbara Steele jouant les mères attentionnées, rigoureuses sur l’éducation jusqu’à en être parfois singulièrement rigide. A la moitié du film, la fille et le petit fils de la vieille femme apparaissent, la tension est particulièrement élevée entre la mère et la fille. Parallèlement à cette intrigue, la vieille dame, de plus en plus attirée par la gamine du centre commerciale, se met à l’espionner, à la suivre jusqu’à chez elle.

Le souci majeur de THE BUTTERFLY ROOM est son absence de surprise, le metteur en scène abattant ses cartes les premières minutes, dévoile aussitôt la personnalité malsaine de Barbara Steele. Reste la surprise de cette mystérieuse chambre où sont épinglés ses nombreux papillons, de quelle manière cette sorcière lépidoptériste tue ses victimes et les conservent. La révélation lors de la scène finale s’avère finalement plutôt décevante. L’histoire étant cousue de fil blanc, il reste une mise en scène curieuse, parsemée de flashs back selon les différents arcs narratifs d’un scénario artificiellement complexifié. La direction artistique est à l’avenant, Barbara Steele tente de nuancer son rôle mais reste malgré tout prisonnière d’un nombre très limité d’expressions grand guignolesque, les deux enfants sont plutôt convaincants, l’un fourbe et manipulateur et l’autre innocent et désarmant de naïveté.

A noter la musique qui accompagne les péripéties de Barbara Steele, un son trip hop envoutant d’un groupe italien qui rappelle celui des Gobelins, musiciens attitrés du maître Dario Argento au moment où il enchaînait ses chefs d’œuvres. Malheureusement le film n’est pas toujours à la hauteur de sa bande originale, il s’en dégage un ennui suranné, ce côté vieillot est d’ailleurs revendiqué par le réalisateur. Il est vrai que ce métrage aurait pu être réalisé dans les années 80, tant plastiquement que dans ses effets spéciaux, il semble déjà daté. On peut à la limite se laisser prendre par ces 87 minutes un dimanche après-midi pluvieux, en hommage à Barbara Steele, pour son interprétation autrement plus incarnée dans LE MASQUE DU DEMON.


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- Article rédigé par : Stéphane Pretceille

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