PIFFF 2021review

The Feast

En pays de gallois, la riche famille du député se prépare à un dîner important. En effet, elle a fait fortune sur un gisement de minerais rares se trouvant sur le terrain de l’ancienne ferme familiale. Seulement, le filon continue sur des terres qu’ils ont vendues à leurs voisins fermiers. Cette réunion vise en réalité à permettre de continuer d’exploiter le filon en convainquant leurs voisins de se rallier à leur cause en leur promettant la fortune. Cependant, en creusant, il semblerait qu’ils aient ouvert la tombe ou le repère d’une créature ancestrale qu’il ne fallait pas réveiller…

THE FEAST est un film d’horreur venu tout droit du Pays de Galles. Il a été tourné en gallois, ce qui lui donne déjà en soi une petite originalité. Mais le traitement de ses personnages, de l’intrigue et de l’horreur est lui aussi particulier. Plutôt que de suivre une trame classique, il s’inscrit dans une vague moderne de films d’horreur, allant plutôt chercher le dérangeant. On y trouve ainsi l’atmosphère d’un GOODBYE MOMMY, où l’horreur a lieu en hors champ et demande au spectateur de s’impliquer, d’imaginer ce qu’il n’est pas montré.

The Feast est tourné en gallois et met en scène des légendes galloises.

Mêler les légendes galloises au cinéma d’horreur moderne est plutôt original, d’autant que le film semble plutôt tirer comme conclusion qu’à trop vouloir moderniser en faisant table rase du passé, on risque fort que celui-ci nous rattrape, et de manière plutôt violente ! Ainsi, le fait que la maîtresse de maison soit hantée par le fantôme de sa mère parait plutôt logique quand la conclusion du film arrive. Mais, indéniablement, le spectateur sera un peu perdu au début, et il lui faudra d’autant plus s’accrocher que le rythme est lent.

En effet, ce genre de film invite à la contemplation, laisse place aux hors champs, pioche volontiers dans le cinéma d’auteur pour donner à son horreur une autre ampleur, allant complètement à contre-courant du cinéma violent et radical qui a enflammé les films de genre au début des années 2000. C’est un format qui facilite ainsi des petits budgets, en leur permettant des effets pratiques plutôt que numériques, et en laissant l’imagination du spectateur faire le reste. Un parti pris pas déplaisant qui fonctionne bien ici.

Premier long métrage de Lee Haven

Derrière THE FEAST, il y a Lee Haven Jones, réalisateur plus habitué au format série qu’au long métrage, qui signe là son premier film. Il s’est notamment illustré sur les dernières saisons de DOCTOR WHO. À l’écriture aussi, il y a un habitué des séries : Roger Williams a fait ses armes sur BANG et TIR. Face à la caméra, dans le rôle de l’ingénue étrange, Annes Elwy s’est illustrée dans LITTLE WOMAN et HIDDEN, deux mini-séries anglaises. Rhodri Meilir, Sion Alun Davies et Steffan Cennydd étaient également dans HIDDEN. Seul Julian Lewis Jones est un peu plus connu à l’international, ayant joué dans INVICTUS et JUSTICE LEAGUE.

Share via
Copy link