Dossierreview

The Hunters

Le Saint est policier. Ancien militaire, encore traumatisé, il vient d’emménager dans une ville de taille moyenne. Le chef de la police lui donne l’ordre de rencontrer un informateur dans un quartier de la métropole, et de le protéger jusqu’au procès où il doit témoigner. Mais Le Saint désobéit, jugeant plus prudent de fixer le rendez-vous dans un fort situé dans la forêt entourant la cité. Hélas, le fort n’est pas un endroit aussi sûr que le pense Le Saint.

THE HUNTERS est le premier film de Chris Brillant, qui incarne aussi le rôle principal du métrage. L’entourent Steven Waddington, un acteur chevronné qu’on a pu voir dans LE DERNIER DES MOHICANS, ou encore LARGO WINCH, ainsi que d’autres acteurs œuvrant plus facilement dans les séries télévisées, comme Tony Becker, habitué d’ « Arabesques » ou de « Walker Texas Ranger ». Dianna Agron, qui a joué dans NUMERO QUATRE, n’est de son côté que peu présente, mais apporte un charme indéniable au film.

Les premières minutes sont on ne peut plus intrigantes. Mélangeant des images d’archives ainsi que des scènes filmées plus classiquement, elles distillent une ambiance intéressante. Découpé en chapitres, THE HUNTERS nous dépeint une ville mystérieuse, dont le fort situé non loin semble étendre ses griffes pour l’enserrer dans une aura de peur et de mystère constante… Entre ce petit groupe de personnes faisant d’étranges rêves et ne semblant plus être à leur place dans la vie quotidienne et les disparitions si nombreuses dans la ville et alentour, il est clair pour le spectateur que quelque chose d’horrible se tapit dans l’ombre de ce fort sinistre. S’agit-il de fantômes, une malédiction ou une sombre secte, nous ne le saurons qu’assez tardivement, même si quelques indices laissent entrevoir la terrible vérité. Et de ce côté, THE HUNTERS est plutôt bien construit. Quand il filme le fort, Chris Brillant parvient à le rendre dérangeant, effrayant, de même que les quelques plans de la ville filmés du dessus arrivent à nous faire ressentir la paranoïa ambiante…
Hélas, tout n’est pas parfait dans THE HUNTERS. Appeler son personnage principal Le Saint, parce qu’il est Français n’était pas vraiment une bonne idée, soulignant la méconnaissance des scénaristes en matière de culture française. Mais ce n’est évidemment qu’un détail qui ne gênerait pas outre mesure si THE HUNTERS n’était pas entaché d’autres défauts. Un problème de rythme, notamment, rend le film assez souvent ennuyeux. Ainsi, après un pré-générique distillant à la perfection le côté malsain du métrage, l’action s’assagit, prenant le temps de présenter les personnages. Hélas, ceux-ci étant caricaturaux en diable, empathie et surprise sont totalement absentes. Le Saint est un ancien militaire plein de traumatismes, son chef est bourru et bas du front. Un autre, devenant fou, se prend pour un Viking. D’ailleurs, plusieurs personnages font ainsi des rêves étranges les menant lentement vers la folie, et ces derniers sont parfois magnifiquement dérangeants, et à d’autres moments, hélas, ils tendent vers un certain ridicule.
De même, certains morceaux du scénario sont un peu bancals, comme les prémices de l’histoire d’amour entre le Saint et la ravissante inconnue qu’il rencontre en faisant son jogging, ou encore cette mission de protection policière qu’il doit mener seul. Mais, au bout de quelques minutes de métrage, ce qui intéresse vraiment le spectateur, c’est ce qui se passera quand tous les protagonistes seront enfin dans le fort. Au bout de quarante minutes, c’est enfin chose faite. Hélas, le réalisateur n’arrive pas à transformer son film en survival tendu et malsain, comme il l’aurait sans doute souhaité. Certes, la violence est bien présente, mais les twists prévisibles et les fusillades qui émaillent les courses poursuites sont très mal mis en scène (le summum étant atteint avec les étincelles jaillissant des troncs d’arbres quand une balle les percute). A cela s’ajoute quelques morts ridicules, et une fin peu inspirée.
Au final, THE HUNTERS part d’un postulat intéressant et, s’il parvient à créer une ambiance excellente, il peine à nous intéresser à ses personnages et à envoyer un souffle épique et tendu au film. Dommage.

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