The kindred

Un texte signé Stéphane Pretceille

USA - 1986 - Stephen Carpenter et Jeffrey Obrow
Interprètes : David Allen Brooks, Rod Steiger, Amanda Pays, Talia Balsam, Kim Hunter

Proche de la fin, sur son lit d’hôpital, une généticienne de renom demande à son fils, scientifique lui-aussi, de retourner à la maison familiale détruire ses notes, elle lui confesse que ses travaux tournaient autour de l’existence d’un frère caché nommé Anthony. Après la mise en bière de sa mère, son fils accompagné de sa petite amie et d’un groupe d’étudiants décident d’investir la maison à la recherche des traces de son mystérieux frère. Rencontré au cimetière, une jeune scientifique grande admiratrice des travaux de sa mère, se greffe à ce petit groupe. Cette maison isolée et aux recoins obscurs cache en son sein une présence animale très agressive, le docteur et ses amis n’en sortiront pas indemnes.

Série B d’horreur des années 80 comme on en produisait à la pelle, THE KINDRED a eu les honneurs du regretté festival d’Avoriaz de 1987. Son casting le distingue aussi du tout venant des produits calibrés pour faire sursauter gentiment de son fauteuil l’amateur de frissons, pas moins que Rod Steiger pour interpréter un scientifique prêt à toutes les vilenies pour s’accaparer les travaux de la défunte généticienne. Célèbre pour son interprétation DANS LA CHALEUR DE LA NUIT de Norman Jewison, il a aussi pas mal tourné dans des séries B. Autre interprète qui a connu son heure de gloire au début des années 90 avec quelques productions aux budgets plus richement dotés, Amanda Pays. A son actif, un alien sous-marin, LEVIATHAN de George Pan Cosmatos ou une fois encore, elle est en bute contre des monstres marins du type poulpes et autres méduses génétiquement modifiée.

Le film prend son envol quand tous les personnages se retrouvent dans cette maison à enquêter sur les conclusions des travaux de la généticienne. L’apparition de la monstruosité se manifeste rapidement à travers les lames du plancher, la première victime des tentacules visqueuses n’est autre que le chien. Il faudra bien du temps pour que les personnages comprennent que c’est dans la cave que se niche l’hideuse créature. Si l’absence de mise en scène du film, d’un point de vue des réalisateurs et une histoire invraisemblablement étirée pour maintenir le cap des 1h30 desservent fortement l’intérêt du spectateur, il reste néanmoins de quoi s’accrocher grâces à ces quelques scènes chocs assez surprenantes tant le traitement du film est engourdi. Le rythme s’accélère alors brutalement accompagné d’une musique généreuse en stradivarius malmenés et c’est le pire qui arrive aux personnages. La séquences où cette jeune femme au volant de sa voiture est attaquée par des tentacules intrusives est d’autant plus secouante qu’il ne s’était quasiment rien passé depuis fort longtemps. Quelques autres séquences suivront mais sans être aussi ingénieuse dans l’horreur de la situation, une transformation en poisson mutant, avec des bronches se développant au niveau de la gorge sera la terrible punition de cette jolie scientifique pas si honnête que ça, payant ainsi son tribut à la morale du film.

THE KINDRED est assez représentatif des séries B d’horreur que l’on trouvait à profusion dans les années 80, sans être ni passionnant ni totalement soporifique, sans que les scènes sous tensions soient vraiment effrayantes ni ennuyeuses, c’est le type même de film que l’on trouvait directement dans les bacs des vidéoclubs sans être passé par la case ciné. Il peut se regarder comme le témoignage d’un genre tombé complétement en désuétude, un scénario reposant sur un monstre caoutchouteux suintant d’un liquide épais, ce cousin maritime, branche éloignée de l’Alien, se doit d’être épouvantable sans l’aide des images de synthèses. Les réalisateurs ne s’en tirent pas trop mal même si le monstre est plus répugnant qu’inquiétant. Honnête dans son déroulement, ne promettant pas plus qu’il n’offre, très marqué par les années 80 dans le casting des acteurs, les coiffures, les vêtements, c’est à conseiller pour se rappeler que ces années étaient bien angéliques à côté des films d’horreur du XXIème siècle, du type SAW ou HOSTEL où le monstre n’est plus une créature hideuse armée de tentacules mais bien souvent un simple sociopathe.


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- Article rédigé par : Stéphane Pretceille

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