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The Locker 1 & 2

THE LOCKER 1 et 2 pourraient presque se voir comme un seul et unique film ; le second épisode suit en effet le premier comme une véritable suite directe. Le scénario est également identique sur les deux films.
Au Japon, on trouve visiblement très facilement dans les grandes villes des casiers comme ceux que nous connaissons du lycée et dans lesquels on peut entreposer des objets personnels. Les jeunes superstitieux pensent que si l’on dépose un cadeau en guise d’offrande dans l’un de ces casiers, celui ou celle dont vous êtes amoureux cèdera à vos avances. La réalité est toute autre puisqu’une fois le cadeau déposé dans le casier, une malédiction lâche un fantôme à vos trousses !
Les films de fantômes ont toujours le vent en poupe, la brèche ouverte par RING ne semble pas se refermer. La plupart en ont sans doute ras la casquette de ces histoires qui finissent par se ressembler comme deux gouttes d’eau. Les autres, bon public, trouveront leur compte dans ces deux petits films qui ne paient pourtant vraiment pas de mine.
Tournés en vidéo, THE LOCKER 1 & 2 souffrent d’une image très propre. Les cadres sont nickels, les éclairages sont jolis, tout est bien net à l’écran… C’est du bon travail… Sauf que ce n’est vraiment pas comme cela que l’on fait naître un sentiment de peur chez le spectateur. Ce dernier a besoin de zones d’ombre et la Sadako miniature que nous propose ces deux films a vraiment une toute autre allure sur ce format épuré. Parfois, la représentation du fantôme est presque risible et même les fans les plus indulgents devront y mettre du leur pour apprécier ces scènes.
Il en est un peu de même pour les acteurs, bien pro-pres sur eux. Tout le monde est beau et très poli… Ça devient assez vite soûlant.
Le film dispose malgré tout d’une légende urbaine suffisamment macabre pour retenir l’attention. La cause de la malédiction est véritablement effroyable et réussit malgré tout à donner un petit côté macabre au film.
De même, quelques scènes parviennent à susciter la peur chez le spectateur. On pense, dans le premier LOCKER, à celle où l’héroïne sort de chez une amie. Soudain, le silence est de plomb, plus aucun bruit ne se fait entendre alors que nous nous trouvons dans une rue fréquentée.
Le deuxième film dispose de nombreuses scènes à retenir, qui vont également plus loin dans l’horreur. Dans cette suite, on se rapproche plus du macabre que l’on trouvait dans RING. On pense à l’excellente scène où trois jeunes lycéennes sont attaquées dans une voiture. Ou encore à celle où soudain, et sans raison apparente, une femme est malmenée comme un pantin sous les yeux de son patron. Ce dernier s’aperçoit en regardant dans un miroir que c’est un enfant aux cheveux longs, sales et pas coiffés depuis longtemps qui malmène la pauvre fille. La scène la plus éprouvante du film reste celle du karaoké où l’héroïne entend les cris stridents d’un bébé plutôt que la chanson de son copain.
Durant ces quelques moments, THE LOCKER s’avère presque bon.
L’originalité du film est de montrer les victimes mourir ou disparaître à n’importe quel moment. D’habitude, on meurt quand on est seul, ici, ils peuvent mourir n’importe quand, même en pleine discussion avec un ami, ce qui nous rappelle quelques séquences étonnantes de ONE MISSED CALL.
Kei Horie que l’on a vu acteur dans THE GRUDGE 2 nous livre ici quelque chose qui ressemble à un produit de commande mais qui tient ses promesses. Il est vrai que depuis JU-ON, le téléfilm, on sait qu’un film tourné en vidéo peut tout à fait être effrayant. On peut donc regretter que la photographie n’ait pas bénéficié d’une attention plus appropriée. Si le scénario ne réserve aucune surprise, le rythme est soutenu et la Sadako enfermée dans un casier ne chôme pas. Le tout est agrémenté en outre d’une très belle musique signée Tsukazaki Youhei, ce qui finit de faire de ces deux téléfilms des produits fabriqués avec beaucoup de sérieux et de manière très appliquée. Ils ne s’agit pas de chefs-d’œuvre, mais ils réserveront près de 150 minutes tout à fait agréables aux fans que RING et ses innombrables sous-produits n’ont pas encore gavés…

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