The Rage

Un texte signé Nassim Ben Allal

Etats-Unis - 2007 - Robert Kurtzman
Interprètes : Andrew Divoff, Reggie Bannister, Erin Brown, Anthony Clark

K du défunt atelier d’effets spéciaux KNB, Robert Kurtzman passe également de temps en temps derrière la caméra en tant que réalisateur, et ce, depuis une bonne dizaine d’années. Surtout connu pour avoir tourné THE WISHMASTER, produit par Wes Craven, Kurtzman semble avoir mis le pied sur l’accélérateur en ce qui concerne la mise en scène. Ainsi, juste après un BURIED ALIVE assez mitigé, débarque THE RAGE, film totalement fou qui tient plus du délire entre potes (à l’instar des premiers Peter Jackson) que de la série B d’horreur de studio, lisse et polie.
Bien en retrait dans sa cabane au fond des bois quelque part aux Etats-Unis, Viktor Vasilienko, un savant fou d’origine russe, teste un nouveau virus de la rage. Particulièrement corsé, celui-ci voit ses victimes se muer en monstres affamés de chair humaine. C’est alors qu’un accident à lieu et que le virus se répand, transformant le week-end d’un groupe d’amis en une véritable odyssée en enfer.
Empli d’acteurs inconnus et pas toujours très justes ni bien dirigés, rehaussé par la présence au casting de quelques trognes (Adrew-WISHMASTER-Divoff ; Reggie-PHANTASM-Bannister et Misty Mundae créditée sous son vrai nom d’Erin Brown car elle n’y montre pas ses seins), THE RAGE est avant toute chose une incroyable carte de visite pour son metteur en scène. Alors non, THE RAGE, ne parviendra jamais à vendre Robert Kurtzman comme un dramaturge hors-pair ou un réalisateur de génie, mais le film confirme son incroyable talent de créateur d’effets. Quasiment auto-produit (on ne compte plus les fonctions que le bonhomme occupe sur le projet ni les divers membres de sa famille crédités) THE RAGE est une bande folle et enragée, outrageusement gore et incroyablement rythmée. Kurtzman tient prés d’une heure et demi sur un rythme endiablé avec pourtant un scénario prévisible, une réalisation inégale et surtout une photographie relativement laide (qu’il assure lui-même et qui dessert malheureusement certain de ses sublimes maquillages). Qu’importe, le bonhomme a décidé de se faire plaisir et se permet tous les outrages (ah les enfants tués et dévorés…les siens, en plus !) et les idées les plus folles. Compte tenu de l’étroitesse du budget, les effets numériques qui viennent en renfort sont quand à eux d’assez mauvaise facture, rapprochant parfois le film d’un banal « creature feature » de la chaîne Sci-Fi, le sérieux en moins. Conscient d’offrir une bande jouissive et décomplexée, le réalisateur y va à fond, débarrassé de toute obligation et directive d’un studio. Seul maître à bord comme un réalisateur de « hard gore » allemand, Kurtzman, hilare et hilarant, joue avec maquillages en latex, gerbes de sang, membres en plastique et vautours numériques comme un sale gosse.
Au final, bien que bancal par son coté parfois amateur, THE RAGE demeure un film revigorant pour tout passionné, las des modes passagères des films de genre. Ici, pas de « torture porn » façon HOSTEL, pas de fantômes d’enfants aux cheveux noirs et sales, mais du gore, ce bon vieux gore typique des années quatre-vingt, mais offert dans un écrin totalement actuel de part son rythme, son humour et sa maîtrise des effets.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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