The Refrigerator

Un texte signé Yannik Vanesse

Un jeune couple s’en va découvrir la ville, et emménage dans un petite appartement, situé dans un quartier défavorisé. Les lieux ont été repeint, et seul subsiste le solide réfrigérateur, que les deux tourtereaux sont bien contents d’avoir. Hélas, le réfrigérateur est possédé et entend bien les dévorer.

Nicholas Jacobs, réalisateur et scénariste de ce REFRIGERATOR, livre ici son premier film. Par la suite, il n’aura pas une carrière des plus prolifique, car son long-métrage suivant sera fait en 2004, mais sa carrière sera entrecoupée de courts-métrages et d’épisodes de séries télévisées. Le couple de personnages principaux est incarné par la charmante Julia McNeal, ainsi que par Dave Simonds.

Les histoires de maison hantées sont légion. Nicholas Jacobs décide d’injecter un peu d’originalité à son récit, en positionnant son esprit démoniaque à l’intérieur du frigo. Sorti de cette bizarrerie faisant glisser le métrage dans un second degré étrange, l’histoire reste assez classique. Après un premier meurtre de la part du sadique objet ménager, le spectateur suit le parcours des deux amoureux. Perdus dans un environnement qu’ils ne connaissent pas, ils découvrent un quartier sinistre, un agent immobilier mystérieux, un plombier au look de loubard dont est jaloux l’homme de la maison, et bien évidemment une diseuse de bonne aventure, qui donnera quelques indications sur ce qui se passe ici. Les indices restent vagues, et le spectateur saura peu de choses sur les désirs du frigo, mais finalement, ce n’est pas ce qui l’intéresse le plus. En effet, en plongeant dans le visionnage de THE REFRIGERATOR, difficile de désirer autre-chose que des meurtres sanglants et amusants.
La réalisation se révèle par moment un peu aléatoire, à base de mouvements de caméras brusques, de gros plans et autres et, si elle parvient à montrer le frigo sous un jour sinistre, elle accentue aussi le jeu d’acteur pas toujours parfait. Le budget du film oblige à éviter des décors trop nombreux, et la majeure partie de THE REFRIGERATOR se déroule dans l’appartement, avec quelques séquences de rue ou de bureau.
Le spectateur ne peut que se demander si le réalisateur prend son sujet au sérieux ou s’amuse, mais en tout cas, il semble filmer son histoire au premier degré. Ainsi, à l’écran, c’est sans surprise que l’homme vire doucement dans la folie, alors que le frigo lui envoie des visions, tandis que la femme plonge dans la terreur, voyant l’appareil démoniaque saigner, fuir, ou mordre les quelques personnes essayant de l’aider.
L’histoire, très classique et déployant un décor ancré dans les années quatre-vingt (entre les coiffures et les vêtements, tout transpire cette époque) mène le spectateur jusqu’à un final assez impressionnant, où le réfrigérateur sera aidé d’autres objets du quotidien pour lutter contre les humains qui veulent le vaincre.
Difficile de considérer THE REFRIGERATOR comme un bon film, entre une réalisation pas toujours réussie, une histoire très classique, des personnages plutôt caricaturaux et le choix de prendre un frigo comme objet satanique. Pourtant, le film se révèle plutôt amusant et réjouissant, grâce, justement, au choix de son méchant, et à la manière dont il est mis en valeur, ou dont il attaque ses victimes. De plus, l’œuvre est d’une durée plutôt courte (à peine une heure dix) et empêche ainsi tout ennui. THE REFRIGERATOR est donc un film amusant à voir, qui permet de passer un moment agréable, même s’il est loin de renouveler le genre.


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- Article rédigé par : Yannik Vanesse

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