The Sleeping Car

Un (vieil)étudiant loue un ancien wagon de chemin de fer pour y habiter. Il s’apercevra bientôt que les spectres d’un passé sanglant hantent les lieux…
THE SLEEPING CAR est un film de train sans en être un ! Dieu sait que le cinéma, à la suite d’Agatha Christie, a exploré ce fascinant décor en mouvement. Citons, dans le genre horrifique, LE TRAIN DES EPOUVANTES (un Amicus qui s’en sert comme d’un simple prétexte), LE MONSTRE DU TRAIN (un petit psycho-killer avec Jamie Lee Curtis et David Copperfield !), LE DERNIER TRAIN DE LA NUIT et son double, TERREUR EXPRESS, deux faux giallos bien malsains signés Aldo Lado et Ferdinando Baldi. Sans oublier, ce serait dommage, TERREUR DANS LE SHANGAÏ EXPRESS, un espagnol filmé à l’anglaise par Eugenio Martin (avec Cushing et Lee !).
THE SLEEPING CAR, quant à lui, n’utilise un vrai train que dans son teaser. Pas mal du tout, d’ailleurs : intérieurs vaguement éclairés à la Argento/Bava, couple qui fait l’amour et collision mortelle relativement spectaculaire (on n’est pas dans le final de PIEGE A HAUTE VITESSE non plus – un excellent Seagal, si, si !)
En fait, pendant tout le métrage, c’est simplement l’un des wagons du train, désaffecté et à l’arrêt, qui sert de maison hantée. THE SLEEPING CAR, malgré un titre qui pourrait induire en erreur en faisant penser à une automobile au bois dormant, est un titre qui évoque une voiture au sens SNCF du terme.
Notre héros tombe amoureux (inévitable scène de sexe avec une fille plutôt mignonne) et rencontre un prof déjanté (Un cabot qui obtiendra sans peine la palme du personnage le plus horripilant. Insupportable, on est bien contents de le voir périr dans d’atroces souffrances !). Il est aussi victime d’inévitables hallucinations plus insipides les unes que les autres. Les trois morts qui parsèment le métrage ne le sont hélas pas moins. Un type est éventré par les ressorts d’un fauteuil, le prof inepte est écrasé par un lit pliant ( !). C’est soft et ça ne renversera personne… à part les victimes.
Inutile de préciser qu’on s’intéresse moyen à la quête de vérité menée par notre héros (un honnête David Naughton).
Heureusement, scénariste et réalisateur se réveillent à la fin en mettant le paquet pour l’ultime confrontation entre les tourtereaux (assistés par un expert en affaires démoniaques !) et les forces du mal. John Carl Buechler, aussi acteur, montre ce qu’il sait faire avec un très beau mort-vivant dur à tuer. Pas toujours apprécié, le spécialiste en effets spéciaux livre ici un sacré bon boulot.
L’amateur de de bis, c’est bien connu, peut avaler des dizaines de films pour avoir la joie d’en trouver un super. Il peut aussi visionner un film comme THE SLEEPING CAR sans avoir l’impression de se faire arnaquer, juste parce que la conclusion dépote vraiment.
Aimer la série B demande du temps (à perdre, dirons les mauvais esprits) et une certaine dose d’innocence (dans le sens d’une capacité d’émerveillement intacte).
On peut donc voir un tout petit film d’horreur, assez correct, comme celui de Douglas Curtis (plus connu comme producteur et qu’on ne confondra pas avec Dan, d’un tout autre niveau) sans s’en trouver plus mal !