The Void

Un texte signé Sophie Schweitzer

Canada - 2016 - Jeremy Gillespie, Steven Kostanski
Interprètes : Ellen Wong, Kathleen Munroe, Aaron Poole, Kenneth Welsh

Alors qu’il effectue une patrouille de routine, l’officier Daniel Carter découvre un jeune homme blessé au bord de la route. L’amenant au seul hôpital du coin, il réalise assez vite que quelque chose cloche. Alors qu’à l’extérieur se rassemblent d’étranges types encapuchonnés en blanc, à l’intérieur, une infirmière devient folle et attaque les patients avant de se tourner vers elle-même. Obligé de l’abattre, l’officier doit alors référer à ses supérieurs de la situation qui n’est pas prête de s’arranger.

Tandis que nos représentants de la loi débattent de la meilleure manière de s’y prendre face à la délicate situation, voici que l’infirmière abattue par Daniel Carter se révèle être devenue une créature abominable à la recherche de chair humaine à absorber. Rapidement, nos héros comprennent qu’ils sont face à une situation dépassant les limites de l’imaginable. D’autant que, l’arrivée de deux nouveaux personnages aussi laconiques que violents ne va rien arranger à la situation si ce n’est, qu’eux au moins parviennent à neutraliser les créatures inhumaines qui semblent prendre corps à partir des morts.

Résultat d’une expérience d’un scientifique fou ou d’une secte ? Le film hésite à donner une réponse aussi simple. THE VOID énonce assez rapidement ses inspirations premières. H.P. Lovecraft, en tête, THE THING de John Carpenter, L’ANTRE DE LA FOLIE du même réalisateur, mais aussi encore de John Carpenter, LE PRINCE DES TÉNÈBRES mais aussi HELLRAISER de Clive Barker et L’AU-DELÀ de Lucio Fulci. Nous sommes bel et bien dans le film de monstre à tendance apocalyptique où la réalité et le cauchemar semble si bien s’entremêler qu’on ne sait plus bien où on en est, si on est encore dans la vraie vie ou en enfer.

Réalisé par Jeremy Gillespie et Steven Kostanski issus respectivement de l’art département et du make-up, THE VOID ressemble de beaucoup à un film de créateur de monstre. C’est à dire que les créatures sont effectivement très belles et fortement inspirées, l’univers en lui-même et sa mythologie sont totalement ancrés dans l’imagerie des films des années 80 dont THE VOID est le descendant. En revanche, l’écriture des dialogues, des caractères des personnages (bien trop clichés) et le jeu des acteurs laissent clairement à désirer. On sent que nos deux compères maîtrisent bien mieux l’univers et leurs monstres que la gestion des acteurs. Un point faible qu’on espère se voir améliorer par la suite.

Car THE VOID reste une réussite pour une petite série B issue d’un collectif canadien, Astron-6, qui rend hommage depuis dix ans aux grandes heures du cinéma de genre des années 80. Durant leurs précédents travaux ainsi que les blockbusters sur lesquels ils ont travaillé ils ont pu mettre au point leurs effets réalisés en direct sur le plateau, ainsi que mûrir leur univers afin de quitter le fan-film pour passer au film référencé.


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- Article rédigé par : Sophie Schweitzer

- Ses films préférés : Le bon, La brute et le Truand, Suspiria, Mulholland Drive, Les yeux sans visage, L'au-delà


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