The werewolf next door

Un texte signé Nassim Ben Allal

Canada - 2008 - Brenton Spencer
Interprètes : Nina Dobrev, Kevin Sorbo, Peter Stebbings, Spencer Van Wyck

Réalisateur de nombreux épisodes de séries télévisées en vingt ans de service (de 21 JUMP STREET à SANCTUARY en passant par STARGATE ATLANTIS), Brenton Spencer ne tourne que très rarement de longs métrages. Recrutant la jolie bulgare Nina Dobrev, elle-même venue de la télévision, Brenton Spencer met en scène en 2008 ce WEREWOLF NEXT DOOR (titre « français » de NEVER CRY WEREWOLF) où l’on retrouve un autre familier du petit écran, Kevin Sorbo.
Loren Hansett, une charmante lycéenne, mène une vie tranquille avec sa mère et son petit frère. Mais lorsque le ténébreux Jared Martin emménage à côté, son destin va basculer. En observant innocemment son beau voisin à l’aide de son télescope, Loren va petit à petit s’apercevoir que ce dernier est pire que le serial-killer qu’elle imagine. Le bellâtre n’est autre qu’un loup-garou !
Variation poilue et féminine de VAMPIRE…VOUS AVEZ DIT VAMPIRE ? que le scénario pompe sans vergogne au point de frôler le remake moins fortuné, THE WEREWOLF NEXT DOOR se pose assez vite comme une sympathique vidéo à louer pour retrouver l’esprit si particulier des films fantastiques des années quatre-vingt. Certes, l’image est d’une platitude numérique absolument désagréable qui rappelle les films de famille les moins inspirés, le chef décorateur pointe aux abonnés absents ce qui donne lieu à des décors non-travaillés comme si le film était tourné chez l’habitant. Mais sorti de ces considérations esthétiques de petits bourgeois (quoi que, quand c’est moche, dur de garder les yeux ouverts), le métrage fonctionne. La frêle Nina Dobrev et le rigolo Spencer Van Wyck tiennent la route face au terrible loup-garou joué par Peter Stebbings (aperçu dans K-19 : LE PIEGE DES PROFONDEURS de Kathryn Bigelow) aidé en cela par Kevin Sorbo, plus cabotin que jamais mais terriblement drôle en chasseur de pacotille. Mené tambour battant sur le tempo de FENETRE SUR COUR accéléré pour coller à la narration actuelle, THE WEREWOLF NEXT DOOR alterne séquences à suspens, scènes de comédie pure et d’enquête teenagers façon CLUB DES CINQ en moins nunuche. Plaisant et décomplexé, braconnant sur les terres du Joe Dante d’il y a vingt ans, le film de Brenton Spencer reprend les codes inhérents à ce genre de film, sans chercher à les réinterpréter ou même à se les réapproprier, mais simplement à les utiliser à bon escient pour offrir le meilleur divertissement possible. A ce niveau-là, il remporte son pari haut la main mais le film souffre d’un problème de taille : ses effets spéciaux. Certes, le film n’a pas le budget d’un blockbuster hollywoodien et ne cherche pas à rivaliser avec. Malheureusement, les maquillages sont atrocement ratés. Si, lors de la scène d’introduction, ils arrivent à faire illusion grâce à une judicieuse utilisation du clair-obscur, ils s’avèrent tout bonnement consternants voire ridicules en pleine lumière. Le loup-garou de service est une gigantesque peluche au masque figé, les blessures qu’il inflige ne sont jamais montrées dans l’action mais toujours après coup en champ/contre-champ et les quelques effets numériques, bien que plus réussis, ne relèvent pas le niveau. Pour autant, le bon esprit du film reste intact et permet de mieux faire passer la pilule.


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- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

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