They called her… Cleopatra Wong

Un texte signé Patryck Ficini

Philippines-Sinagpour - 1978 - George Richardson (Bobby A. Suarez)
Interprètes : Marrie Lee, George Estregan, Dante Varona, Johnny Wilson, Kerry Chandler...

Des faussaires diaboliques veulent saborder l’économie asiatique en inondant les marchés de faux billets. Heureusement, Cleopatra Wong va les trouver et les éliminer. Tous !

THEY CALLED HER CLEOPATRA WONG évoque évidemment la CLEOPATRA JONES de la Blaxploitation. On peut préférer l’asiatique Marrie Lee à la noire Tamara Dobson, charmante aussi. Ou le contraire, simple question de goûts.
Comme les CLEOPATRA JONES, le modèle reste avant tout James Bond (super agent sexy, gadgets et lieux exotiques –Hong Kong, Manille, Singapour, coproduction oblige) , avec peut-être une touche de Charlie’s Angels en plus (tout l’entraînement de Marrie Lee au début du film), le tout emballé sur une musique délicieusement seventies – et vraiment hyper agréable. Amusant de penser qu’Américains et Européens avaient déjà abandonné le filon de la Bondmania alors que les Philippins n’en n’avaient pas fini avec le mythe. En Occident, seul demeurait l’original, 007 en personne – à part en littérature où les super-agents n’avaient jamais manqué mais c’est une autre histoire.
Cleopatra est une agent d’Interpol, une super-flic davantage qu’une espionne, donc. Peu importe : au début, elle est appelée par son chef alors qu’elle couche avec un étalon ramassé dans une boîte de nuit, dans le plus pur style Bond ; plus tard, elle use d’une moto pourvue de mitraillettes, d’un arc lance grenades (avant Rambo !) et d’un drôle de flingue – un matériel qu’on croirait tout droit sorti du service Q.
La première partie du film est assez rytmée : humour, poursuite en téléphérique et combats kung-fu (contre des lutteurs blancs ou des karatékas chinois). Des combats dans la moyenne basse du tout venant du cinéma d’arts martiaux d’alors. Parfois Marie Lee fait illusion (elle lève bien la jambe !), parfois elle et ses partenaires sont d’une mollasserie condamnable, de vrais amateurs… Parfois encore, la mignonne semble doublée par un homme (?). Enfin, ça va, ce n’est pas si mal.
Le film s’écroule malheureusement dans son final, sorte d’opération commando étirée en longueur où ça mitraille de tous les côtés. Les morts au ralenti n’y font rien. N’est pas Castellari qui veut. Le rythme est littéralement plombé par ces gunfights mous du genou, aussi (gentiment) sanglants soient-ils. On court, on tire – et basta. En plus nos héros sont déguisés en bonnes soeurs pour investir le monastère où se terrent les bandits et c’est assez peu convainquant pour les barbus – Marrie Lee exceptée, qui n’est pas barbue !
Les faux moines évoquent une aventure du Commissaire X, par Frank Kramer, ou le second Trinita. Les plus pervers penseront aussi à l’opération commando menée par Roger Moore dans le monastère perché de RIEN QUE POUR VOUS YEUX. James Bond, toujours.
THEY CALLED HER CLEOPATRA WONG, malgré sa dernière demi-heure longue d’un bon siècle, est une petite série (B ou Z ?) sympathique et assez dynamique. Grâce en soit notamment rendue à sa bande originale ! –
Le terme de « sympathique », parfois suremployé, convient parfaitement à ce type de petit film. Des films qu’en définitive, on aimerait plus faire que voir !


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- Article rédigé par : Patryck Ficini

- Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà


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