This Beautiful Fantastic

Un texte signé Sophie Schweitzer

Bella Brown est une jeune femme atypique qui est affublée d’une phobie pathologique envers la végétation. Malheureusement, la maison qu’elle occupe a un jardin dont il faudrait qu’elle prenne soin. Mais la jeune femme ne met le nez dehors que pour se rendre à son travail de bibliothécaire. Quand elle se retrouve contrainte et obligée de s’occuper du jardin devenu une véritable jungle, elle doit se tourner vers son antipathique voisin afin de trouver de l’aide.

THIS BEAUTIFUL FANTASTIC est le second long métrage de Simon Aboud. Comédie dramatique anglaise, le film comporte une bonne part de fantastique dans sa forme. S’il n’y a ni magie, ni monde halluciné, les personnages du film semblent sortir tout droit d’un conte de fée, et le film se veut en être un, pour adulte, évidemment. C’est donc sans surprise que le film nous fait penser à du Tim Burton par sa forme autant que par ses personnages aussi touchants qu’étranges, aux caractéristiques prononcées.

Ainsi notre jeune héroïne, assez bien campée par la jolie Jessica Brown Findlay, est un mélange étrange entre la jeune ingénue et un personnage d’ermite atteint de troubles mentaux l’empêchant de partir à la découverte du monde. Bien sûr, il y a une histoire d’amour ! Notre jeune et étrange héroïne tombe sous le charme d’un inventeur de génie qui semble aussi bordélique que charmant.
Chaque personnage a l’allure d’ailleurs d’un hurluberlu, excepté pour le voisin despotique. L’incroyable Tom Wilkinson, qui indéniablement porte le film sur ses épaules, incarne le très bourru Alfie. Ce dernier passionné de jardinage finira par faire tomber ses barrières et aider Bella, lui enseignant au passage comment s’ouvrir à la nature.

Le film est bourré de jolies intentions. Il y a un soin apporté à tout ce qui constitue l’esthétique globale du film, des décors jusqu’aux costumes en dépit d’un budget qu’on imagine serré. De fait, le film parvient parfois à faire naître de la magie de par le talent de ses acteurs. Malheureusement, la mise en scène est en dessous de l’ambition du film. Certains plans sont malheureusement flous, le film bascule dans une séquence dans un tout autre style de mise en scène sans qu’on retrouve ce style d’image avant ou après, et certains décors sont très mal éclairés et mis en valeur, comme la bibliothèque par exemple.

Par chance, l’imagerie magique fonctionne malgré tout. De fait, c’est plutôt sa constante magique, et son univers qui en étant vraiment proche du conte de fée en devient parfois trop enfantin, trop simpliste, qui lui portent préjudice. Là où les films de Tim Burton avaient une profondeur sombre avec en sous-texte une critique de la société comme avec EDWARD AUX MAINS D’ARGENT, ici l’on se retrouve avec un univers très doux et sucré sans aucun véritable enjeu ni obstacle.