Tiger Cage

Un texte signé Michaël Guarné

Hong-Kong - 1988 - Yuen Woo-ping
Titres alternatifs : La rançon des traîtres
Interprètes : Kent Cheng, Carol Cheng, Donnie Yen, Simon Yam

Yuen Woo-ping est avant tout reconnu pour ses films de kung-fu aux chorégraphies souvent exemplaires. Des combats esthétiques : c’était souvent ce que les spectateurs retenaient des bobines de Yuen Woo-ping. Les années 80 ont vu l’avènement d’un sous genre qui aura fait ses preuves : le polar kung-fu, initié notamment par des séries comme POLICE STORY. Avec la saga des TIGER CAGE, le réalisateur de l’ancienne colonie britannique s’essaie donc à cette tendance. Retour sur le Yuen Woo-ping d’une nouvelle ère.

La trame de fond tend vers un polar des plus classiques. Après l’assassinat de leur collègue Hsiu, des policiers font tout ce qui est en leur pouvoir pour retrouver le meurtrier. Ils se rendent compte à leurs dépends que certains des leurs ne sont pas aussi droits qu’ils prétendent l’être, à commencer par l’inspecteur Michael Wong en personne.
TIGER CAGE bénéficie d’une excellente scène d’introduction à base de poursuites et de fusillades. Montage nerveux mais pas épileptique, action intense, très bon rythme… On se croirait dans un vrai polar « hard-boiled » signé Tsui Hark. Le film s’en éloigne petit à petit en proposant des combats à mains nues chorégraphiés avec talent, comme toujours avec Yuen Woo-ping. C’est ainsi que la performance du jeune Donnie Yen impressionne. L’affrontement sur la plage entre son personnage, le détective Eddie, et l’armoire à glace jouée par Michael Woods mérite le coup d’œil. Rien n’est superflu, on ressent vraiment l’impact des coups ; ce qui fait d’autant plus mal quand on voit le sort réservé au ‘perdant’ du combat… Bref, Yuen Woo-ping met en pratique son savoir faire en matière d’affrontements martiaux et le résultat s’avère une fois de plus spectaculaire.
Heureusement d’ailleurs, car ce ne sont pas les lignes de dialogues qui viendraient rattraper le tout. TIGER CAGE n’échappe malheureusement pas aux sempiternels défauts des productions hongkongaises de l’époque : dialogues creux voire niais, musique kitsch à base de thèmes de synthés ridicules… Certains acteurs réussissent néanmoins à s’en tirer mieux que d’autres. On pense entre autre à Simon Yam (vu ces dernières années dans PTU et les ELECTION 1 & 2 de Johnnie To) qui n’en fait pas trop là où d’autres surjouent beaucoup trop. Son interprétation de l’inspecteur Wong est même plutôt convaincante dans le genre flic corrompu.

TIGER CAGE demeure donc une bonne série B qui donne aux spectateurs ce qu’ils attendent de ce type de production : de l’action. Sur ce point, il n’y donc pas à faire la fine bouche, Yuen Woo-ping sait mettre en valeur des combats. L’intrigue est foncièrement légère, mais le tout passe relativement bien, à tel point que de deux épisodes suivront en 1990 et 1991. Deux épisodes qui, films d’exploitations obligent, n’auront aucun scrupule à reprendre des personnages morts dans TIGER CAGE premier du nom…


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- Article rédigé par : Michaël Guarné

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