Tongan Ninja

Un texte signé Michaël Guarné

Monteur de formation, Jason Shutter signe là un bon gros Z qui parodie les kung-fu pian ‘made in’ Hong Kong et les grosses productions américaines en général (TITANIC pour n’en citer qu’une).
Tandis que le jeune Sione Finan et son papa faisaient une petite virée en avion, l’ami de Sione, le perfide et machiavélique Marvin, a la bonne idée de couper des transmissions à l’aide d’un couteau qui traîne par là… L’avion s’écrase mais nos trois vainqueurs s’en sortent indemnes. Pas pour très longtemps, du moins en ce qui concerne le père de Sione qui, alors qu’il traverse une rivière, se fait dévorer par des piranhas ! Orphelin, Sione est recueilli par un moine puis grandit dans l’apprentissage des arts martiaux (comme tous les orphelins bien entendu !). Et le voilà aujourd’hui partir secourir la belle et gentille Miss Lee qui voit son restaurant racketté par le ô combien méchant Mr Big et ses acolytes. L’occasion pour Sione aka le Tongan Ninja de mettre en pratique ses connaissances martiales et de régler ses comptes avec son ennemi de toujours : Marvin, aka Action Fighter…
TONGAN NINJA est une zederie, par conséquent, son humour ne plane pas haut bien entendu mais passe plutôt bien pour peu que vous appréciiez le second degré (heureusement que le film ne dure qu’1h10…). Les allusions aux grosses artilleries américaines sont légions. On évoque TITANIC lorsque, à la fin du film, Sione et Miss Lee s’ébattent dans la voiture et que cette dernière met sa main sur une vitre pleine de buée… Et comme dans le sympathique MES CHERS VOISINS d’Alex De La Iglesia, on tourne au ridicule STAR WARS et le fameux concept de la force lors d’une scène où Sione et Marvin se battent.
Quant aux gros vilains, ils portent tous des noms rappelant les bandes-dessinées ou les jeux vidéos. Gun Man, Knife Man, ou bien encore Mr Big : on se croirait presque dans un Megaman (jeu vidéo dont les premiers épisodes remontent à la Nes) et c’est d’ailleurs sans grande surprise que ces derniers font leur apparition dans un encadré stipulant leurs caractéristiques (énergie, endurance…), le tout étant écrit en anglais et japonais bien sûr.
Le déroulement et le découpage de l’action font très vidéo ludique dans le sens où on a l’impression que notre héros, le Tongan Ninja, avance de niveau en niveau pour au bout du compte avoir l’opportunité d’affronter le boss de fin : Mr Big et son second Action Fighter. Inutile de préciser que ce film amateur est emprunt d’un humour très ‘jeune’ qui ne plaira pas à tout le monde.
Les bonus sont d’ailleurs du même acabit que le métrage. On peut y voir des fausses pubs, un peu dans l’esprit de celles des Nuls à l’époque. Quelques réalisateurs connus se sont également prêtés au jeu, comme Peter Jackson qui confie avoir réalisé LE SEIGNEUR DES ANNEAUX car les droits de TONGAN NINJA avaient déjà été achetés… L’équipe de Wild Side semble elle aussi s’être bien amusée et c’est ainsi que l’origine du titre nous est expliquée…
Il faudra donc aimer le second degré (voire plus…) pour ne pas regarder sa montre durant la vision de cette parodie tournée avec le caméscope du grand-père du réalisateur… Une production ultra cheap qui pourrait intéresser ceux qui ont dévoré tous les Shaw Brothers sortis ces derniers mois.