retrospective

Train Spécial pour Hitler

1941 : la danseuse de cabaret Ingrid Schüler (Monica Swinn) est engagée pour rassembler une équipe de filles. A bord d’un train (spécial pour Hitler, comme le dit déjà le titre), ces filles voyagent vers les fronts de l’Europe pour soulager les officiers allemands en manque de tendresse. Mais les tensions montent, surtout entre Ingrid et Rita (Claudine Beccarie), qui n’arrive pas à se subordonner. Lorsqu’arrive Greta Heinemann (Sandra Mozarowsky), amie d’enfance d’Ingrid et dont le père a été exécuté pour trahison, le tout est prêt à exploser.
TRAIN SPECIAL POUR HITLER a été tourné en tandem avec ELSA, FRÄULEIN SS, réalisé par Patrice Rohmm pour la même Eurociné. En effet, comme les gens d’Eurociné avaient un train d’époque à leur disposition, ils décidèrent d’en profiter au maximum et de simplement créer deux œuvres autour de cette machine. Il ne faut ainsi pas être surpris de trouver deux films presque identiques au niveau des costumes et décors, même si les intrigues peinent également à se distinguer.
ELSA, avec son histoire d’officiers infidèles au Führer, essayait d’offrir un plus par rapport à une simple parade de chair. TRAIN SPECIAL POUR HITLER, quant à lui, est plus direct dans ses intentions. Alain Payet exhibe plus de chair dans son œuvre et frôle parfois avec le sadomasochisme, sans néanmoins virer dans l’explicite. En revanche, ceci engendre une intrigue plus monotone. Trop souvent, Alain Payet nous offre des scènes de chansons interminables à bord du train, pendant lesquelles rien ne se passe, et où on ne fait que regarder des filles à moitié nues parler à des officiers. Seuls les plus inconditionnels résisteront aux bénéfices de l’avance rapide sur leur lecteur dvd pendant ces longues minutes.
Du côté des acteurs, on peut aisément supposer que Eurociné a engagé des actrices et acteurs qui étaient prêts à se déshabiller pour pas trop cher. Si c’est finalement ce qu’on attend d’un produit de nazisploitation, on peut néanmoins regretter que le jeu de comédien puisse en souffrir. Ironiquement, c’est Claudine Beccarie, plus connue pour ses rôles dans des films adultes qui tire le mieux son épingle du jeu. Si les autres acteurs semblent parfois gênés, sa propre habitude aux scènes nues lui prête une aisance qui manque à ses collègues.
En ce qui concerne le savoir-faire technique, Alain Payet se révèle être au niveau de ses autres productions, rappelons-le la plupart pour adultes. Etant donné que ces films se positionnent généralement au-dessus du niveau de beaucoup d’autres films X de l’époque, ceci veut dire que TRAIN SPECIAL POUR HITLER s’avère tout à fait regardable dans le domaine de la réalisation.
Somme toute, on se trouve néanmoins face à un produit qui aurait pu être mieux. Si on le regarde avec ELSA, FRÄULEIN SS, on aura tendance à les mélanger tant ces deux productions Eurociné se ressemblent. Là où ELSA a la performance hystérique d’Olivier Mathot, TRAIN SPECIAL nous offre un peu plus de nudité mais reste tout de même assez sommaire. Dans le champ de la violence, TRAIN SPECIAL ne parvient pas non plus à égaler ses cousins italiens du genre et ne sera finalement vraiment intéressant que pour les inconditionnels du genre ou les fans d’Eurociné.

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