Transgressing

Un texte signé Frédéric Pizzoferrato

Italie - 2000 - Tinto Brass
Titres alternatifs : Tras(gre)dire
Interprètes : Yuliya Mayarchuk, Jarno Berardi, Francesca Nunzi, Max Parodi

Réalisé en 2000, TRANSGRESSING se révèle un petit film érotique teinté d’un humour fort sympathique mais qui ne restera guère dans les mémoires, Tinto Brass ayant livré, par le passé, des œuvres nettement plus mémorables.
Bercé par une musique parfois kitsch mais souvent addictive de Pino Donaggio, TRANSGRESSING (dont le titre original comporte un jeu de mot intraduisible sur « transgresser » et « tromper ») déroule une intrigue assez simple saupoudré d’un message libertin sans grande originalité.
La Vénitienne Carla, « aussi humide que sa ville natale », cherche un logement à Londres dans l’attente d’y être rejoindre par son copain Matéo. Dans une agence immobilière, la demoiselle rencontre Moira, lesbienne hyper entreprenante qui se propose de lui louer un appartement luxueux en échange d’avantages en nature. Mattéo, d’abord jaloux des attentions offertes par sa copine à une autre femme, finit par y prendre goût et considère, finalement, que la jalousie et la tromperie sont indispensables à sa relation.
TRANSGRESSING donne la vedette à la débutante ukrainienne Yuliya Mayarchuk dont le physique impressionnant se voit magnifié par la caméra de Tinto Brass, lequel ne se prive jamais de cadrer son cul, son sexe ou sa poitrine. Toutefois, les qualités d’actrices de la belle sont loin de valoir sa somptueuse anatomie et son personnage très stéréotypé de nymphomane un peu stupide ne s’éloigne jamais des clichés convenus de l’érotisme BCBG. A ses côtés, Francesca Nunzi, déjà présente dans le MONELLA de Brass deux ans plus tôt, se montre tout aussi libérée et sensuelle mais guère plus crédible en lesbienne insatiable. Jarno Berardi, qui disparut ensuite des écrans, manque lui aussi de conviction et il parait difficile d’admettre sa « reconversion », le bonhomme passant, sans trop y croire, de mâle latin jaloux à adepte de l’amour libre.
Heureusement, les scènes érotiques sont nombreuses et agréables à regarder, en particulier le rêve fantasmatique du jeune héros entouré d’étudiantes plus belles les unes que les autres. Les séquences saphiques sont, elles aussi, tournées avec efficacité et mélangent adroitement douceur et sensualité. Souvent proche du porno sans jamais y verser réellement, TRANSGRESSING comporte quelques passages pseudo hard (pour la plupart expurgés de la version ici visionnée) réalisés avec des prothèses en plastique qui viennent se substituer aux sexes masculins. Etrange mais finalement moins gênant qu’on pouvait le craindre.
Loin des grandes réussites de Brass, TRANSGRESSING reste un titre plaisant mais quelconque dont le principal intérêt réside dans la stupéfiante beauté de son actrice principal. Son ton décontracté, son humour guilleret, sa bande originale entêtante et sa jolie photographie compensent l’aspect très convenu du scénario mais ne suffisent pas à élever le film parmi les classiques du cinéaste. Toutefois, l’ensemble se regarde sans déplaisir et saura contenter les amateurs d’érotisme classieux.


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- Article rédigé par : Frédéric Pizzoferrato

- Ses films préférés : Edward aux Mains d’Argent, Rocky Horror Picture Show, Le Seigneur des Anneaux, Evil Dead, The Killer


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