Under The Carp Banner

Un texte signé Tom Flener

Japon - 1992 - Kazuhiro Sano
Titres alternatifs : Chikan Waisetsu Nozoki
Interprètes : Taro Araki, Kanako Kishi, Kazuhiro Sano

Kazuhiro Sano fait partie des « Pinku Shitenno », des Quatre Rois du Pink. Ce groupe, dont les autres membres sont Toshiki Satoh, Takahisa Zeze, et (le plus connu) Hisayasu Sato, a porté le Pink Eigu, le film érotique japonais dans les années 90. Kazuhiro Sano a fait ses débuts dans le cinéma en tant qu’acteur pour Sogo Ishii dans CRAZY THUNDER ROAD (1980) avant de faire ses premiers essais en tant que réalisateur avec CAPTURING : DIRTY FOREPLAY en 1989. Si Hisayasu Sato a déjà eu l’honneur d’avoir vu sortir plusieurs de ses films en Occident, UNDER THE CARP BANNER est l’une des premières oeuvres de Kazuhiro Sano à avoir réussi le saut.
Un couple visite une station thermale, là où habite la sœur de la femme avec son mari et son beau-frère, arriéré mental. On enchaîne alors sur une suite d’aventures érotiques, avant que le beau-frère décide, affublé d’un SDF, de libérer le Japon de tout péché.
Comme on peut s’y attendre avec un film érotique japonais, même avec un budget assurément limité, la mise en scène reste très soignée. Sano semble moins aventurier que son contemporain Hisayasu Sato. Il s’avère guère innovateur et pourtant, il montre un certain talent. En effet, Kazuhiro Sano s’amuse à subvertir les conventions (quelques scènes sont limite hardcore) et on peut apprécier une mise en scène simple, mais efficace.
Bien que ce soit un film érotique, UNDER THE CARP BANNER fonctionne mieux en tant que comédie. Dans une suite de scénettes, le film s’amuse à nous montrer les divers protagonistes dans des scènes de sexe les plus étranges les unes que les autres. Malheureusement, c’est aussi à ce niveau que le bât blesse. Avec une durée de seulement 55 minutes, le film n’arrive jamais à s’élancer et l’intrigue la plus intéressante, c’est-à-dire la quête du beau-frère pour libérer le pays du péché, est stoppée nette. Ainsi, Kazuhiro Sano souffre des mêmes restrictions que Hisayasu Sato : il doit livrer un film d’environ une heure, avec un nombre de scènes de sexe obligatoires, tout en essayant de raconter malgré tout une histoire.
Les acteurs, de leur côté, sont uniformément bons mais n’ont pas vraiment le matériel pour développer leurs personnages. Les caractères de UNDER THE CARP BANNER restent au niveau de stéréotypes, voire de caricatures. Si ceci peut dérouter certains spectateurs, ce côté caricatural des personnages semble être un moyen de plus, pour le réalisateur, de souligner l’aspect légèrement exagéré des différentes scènes, voire du film en entier.
Ce qui reste finalement est un film assez intéressant, mais avec un arrière-goût d’inachevé. Ainsi, il serait injuste de juger Kazuhiro Sano sur la base de ce seul film. Ce dernier n’atteint jamais le niveau artistique ou narratif d’un Hisayasu Sato et il reste à espérer qu’on verra arriver chez nous d’autres de ses films, afin qu’on puisse se faire une image plus complète de ce réalisateur finalement intéressant.


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- Article rédigé par : Tom Flener

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