Virus Undead

Un texte signé Nassim Ben Allal

Allemagne - 2008 - Wolf Wolff
Titres alternatifs : Virus H13N1
Interprètes : Anna Breuer, Philipp Dane, Marvin Gronen, Thomas Heubeck

Plus encore que le cinéma d’auteur, le film de genre a une réelle tendance à s’exporter, notamment grâce à la vidéo, permettant ainsi à tout un tas de petits film de bénéficier malgré tout d’une certaine forme d’exploitation. Parmi ces œuvres, de nombreux films gore allemands ont fait les beaux jours d’éditeurs comme Uncunt Movies. VIRUS UNDEAD ne fait pas partie de cette catégorie et chercher très clairement à s’ouvrir au plus grand nombre des afficionados de l’horreur en proposant un canevas de série b tourné en anglais.

Accompagné de deux copains, Robert retourne dans la maison de son grand-père, un chercheur, spécialisé dans les virus de type « grippe A », mystérieusement disparu. Son retour au village ne passe pas inaperçu, ravivant certains tensions que le jeune homme avait fui en allant étudier la médecine dans une grande ville. Très vite, des évènements encore plus dramatiques vont se produire et les trois jeunes vont se rendre compte que les corbeaux de la région sont porteurs d’un virus qui les rend très agressifs et transforment leurs victimes en d’implacables zombies.

Animaux enragés et zombies : pas de doutes, nous sommes dans une bonne série b américaine des familles ! Eh bien non, perdu, il s’agit là d’un film allemand. Pas de toute, le réalisateur et son équipe cherchent donc à s’exporter sans cacher l’origine du projet mais en la travestissant gentiment en tournant en anglais et en utilisant tout un tas de caractéristiques des productions anglo-saxonnes. L’écriture se situe donc dans la droite lignée de ses cousins américains à destination des vidéoclubs, des répliques ponctuées de « dude » aux amis du héros, tous stéréotypés (le geek et son antithèse, le dragueur cool), sans compter la bimbo aux gros seins (et, production européenne aidant, ceux-ci sont généreusement exposés lors d’une très jolie séquence). Réduire VIRUS UNDEAD à cette apparente accumulation de clichés serait très réducteur et mensonger. Le film surfe en effet sur le haut de la vague du direct-to-dvd en proposant une intrigue limpide aux enjeux clairs et identifiés sans pour autant se priver de twists et d’autant de rebondissement bien amenés. Bénéficiant d’une réalisation efficace, sachant éviter tout ce qui plombe la plupart des productions actuelles (jump-cut, jump scare, caméra secouée et autres effets de stroboscopes), VIRUS UNDEAD est servi par des effets spéciaux de maquillages réussis et en complète osmose avec l’esthétique du film, le seul bémol concerne les corbeaux en image de synthèses, bien moins réussis, tant au niveau graphique que leur intégration dans l’environnement réel (un problème d’échelle, assez dérangeant, surtout lors d’un climax particulièrement tendu et efficacement mis en scène). Gore sans être outrancier, sexy, parfois drôle et toujours généreux, VIRUS UNDEAD s’impose comme une bonne surprise, contrairement à ce que son titre alternatif et totalement opportuniste semblait le suggérer. Certes, le premier tiers est peut-être un peu trop bavard, l’esthétique générale, un poil trop léchée, tire vers l’effet papier glacé de la publicité de luxe, mais ce ne sont que de menus défauts par rapport au plaisir apporté.


Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

- Article rédigé par : Nassim Ben Allal

- Ses films préférés :

Share via
Copy link