Voeux Sanglants

Un texte signé Stéphane Pretceille

USA - 1984 - Larry Stewart
Titres alternatifs : The Initiation
Interprètes : Vera Miles, Daphne Zuniga, Clu Gulager, James Read, Marilyn Kagan

Faisant partie de la vague des slashers nés du succès en 1978 d’HALLOWEEN de John CARPENTER, ce VŒUX SANGLANTS se démarque de nombre de ses pairs par un casting au-dessus du lot. On y trouve Vera Miles, qui fut la 1ère victime de Norma Bates dans ce qu’on peut appeler la matrice des films d’horreur PSYCHOSE d’Alfred Hitchcock. On découvre également Daphne Zuniga qui débutait à cette époque mais par la suite, enchaînant les rôles dans des séries B de bonne facture, elle a acquis une certaine notoriété. Elle a notamment joué dans LA MOUCHE 2 et a connu la consécration pour le rôle de la Princesse dans LA FOLLE HISTOIRE DE L’ESPACE de Mel Brooks. Elle est maintenant connue du grand public grâce au feuilleton Melrose Place.

L’histoire de VŒUX SANGLANTS est des plus rabattues : Terry Kelly (Daphne Zuniga) est victime des mêmes cauchemars qui reviennent constamment. Elle se retrouve petite fille réveillée par des bruits dans la chambre de ses parents. Elle revit toujours la même scène où elle voit sa mère dans le lit avec un autre homme. Son père arrive, les deux hommes se battent et l’inconnu, dans la bagarre, est projeté dans la cheminée. Il se relève en hurlant, le feu dévorant son visage. La petite fille est à présent à l’université. Un jeune professeur spécialiste des rêves s’intéresse de près à ses cauchemars, tout autant qu’à sa personne d’ailleurs. Dans le même temps, un jardinier dont le visage est particulièrement défiguré travaille pour un hôpital psychiatrique. La veille d’une fête dansante à l’université, il assassine sauvagement l’infirmière en chef avec sa griffe de jardin et disparaît dans la nature.

Ça saigne pas mal dans ce sympathique slasher bien marqué par les années 80. Le réalisateur ne lésine pas sur les éclaboussures et les gros plans sur des armes blanches pénétrant les corps. À côté de ça, le spectateur est dépossédé par un hors-champ très frustrant sur la promesse d’une belle décapitation à la hache, étrange !
Ce film est assez symptomatique de ce qui se faisait à l’époque. Un univers étudiant, quelques jeunes femmes dénudées, un tueur à l’arme blanche que l’on ne voit pas. Sur cette trame reprise par tous les producteurs des années 80 cherchant à profiter du succès de cette tendance, ces VŒUX SANGLANTS se distingue à bien des égards pour son scénario légèrement plus retors que la moyenne. Le premier quart d’heure passé, on croit avoir tout compris et on est surpris d’être emmené sur des chemins totalement inattendus. D’autant que le final dans le centre commercial désert où se réfugient toute une nuit les jeunes pour réussir le rite d’initiation, est assez réussi. Le tueur se fait plaisir et nous aussi. Ah le meurtre incroyablement saignant de cette jolie blonde au standard ! Ça dégouline de partout, jusqu’à l’écœurement. Il est dommage qu’il y ait quelques longueurs. En fait, un bon quart d’heure en moins aurait permis de resserrer le suspense autour du tueur. Dommage aussi que ce dernier soit assez insipide, si peu effrayant.

Le scénario et la débauche de sang sont un atout indéniable. En revanche, la mise en scène est quelconque, beaucoup d’acteurs restent limités dans leur jeu, notamment le professeur étudiant les rêves qui se révèle totalement inexpressif ! Avec la patine du temps et cette nostalgie propre aux années 80, ces mêmes défauts se transforment en curiosité amusée et nourrissent un réel attachement à cet âge d’or des films d’horreur.


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- Article rédigé par : Stéphane Pretceille

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