You Shoot, I Shoot
Rien de pire qu’une comédie pas drôle ! C’est le cas ici avec ce YOU SHOOT, I SHOOT, un film plus qu’anecdotique.
Il ne fait pas bon être meurtrier… Bart est un tueur qui a du mal à gagner sa croûte. Les clients se font rares et, quand bien même ils se manifestent, ils n’ont souvent pas assez d’argent pour rétribuer l’assassin. C’est alors qu’une femme fait appel à ses services. Elle exige que le meurtre en question soit filmé afin de se délecter du spectacle. Et ben en voilà un créneau juteux : les snuff movies ! De quoi rassurer Bart sur sa situation financière, mais pour combien de temps ?…
Ce film n’a pas de vraie identité. Le réalisateur se contente de manger un peu à tous les râteliers. L’aspect humour noir essaie tant bien que mal de faire surface. Ça se la joue critique sans aller vraiment au bout. Edmond Pang Ho-Cheung parodie le climat économique hongkongais, le monde du crime ainsi que l’industrie du film à HK. Tout ça est bien gentil mais n’a pas d’impact. Ce métrage est moins amusant que ridicule. Dans l’ensemble, on soupire plus qu’on ne rit. A un moment, une femme, après avoir ingurgité de l’herbe, prend une chaussure pour le téléphone et fait semblant de répondre… C’est fou ce qu’on rigole, hein?
Comme souvent, l’idée de base est sympa mais une fois réalisée, l’œuvre est vide de tout. Et alors, le pitch de départ, il est parti où entre-temps ? Certes, ce n’est pas évident de retransmettre sur pellicule ce qu’on a en tête, mais quand même… Il y a des choix de mise en scène qui sont inappropriés. Le générique d’intro en animé est mignon mais n’apporte rien. Idem pour ces plans très spots publicitaires et ces ralentis niaiseux (en parlant de niaiseries, n’oublions pas de mentionner la présence d’une romance pas crédible une seconde). Quant aux références, elles sont là pour être là. On cite Scorcese, Delon, Yuen Woo-Ping (transformé ici en réalisateur de films de fesses pour le marché hollywoodien…) mais sans construction aucune. La musique, elle, est appréciable mais ne sauve pas le navire du naufrage.
En bref, si vous êtes un grand amateur de cet humour HK bien particulier qui, à maintes reprises, provoque le rire voire l’euphorie, tentez votre chance. Mais attention, Eric Kot se prend pour Stephen Chow et, bizarrement, ça rate… étrange…