Zombie diaries

Un texte signé Rodolphe Dumas

USA - 2006 - Michael Bartlett, Kevin Gates
Interprètes : Russel Jones, Craig Stovin, Jonnie Hurn, James Fisher, Anna Blades

Dés qu’un film comporte dans son titre le mot « zombie », difficile pour l’amateur de ne pas penser automatiquement à Romero et à sa cultissime saga. Saga dont le dernier volet en date, intitulé (est il besoin de le rappeler ?) DIARY OF THE DEAD, a été tourné avec une caméra DV. Utilisant lui aussi ce principe et avec un titre proche de la paraphrase, ZOMBIE DIARIES semble donc partir avec de bien lourds handicaps. Et pourtant, sorti en 2006, soit 1 an avant le DIARY OF THE DEAD de Romero, le film de Michael Bartlett et Kevin Gates réserve plus d’une bonne surprise.

Une équipe de journalistes enquête sur un mystérieux virus. En arrivant chez un fermier qui a été obligé d’abbatre toutes ses volailles, ils découvrent ce qui semble être un mort vivant…

Oui, ce résumé tient aisément sur un ticket de métro et à sa lecture on ne peut que redouter que ce ZOMBIE DIARIES fasse bien pâle figure face, notamment, aux métrages du père Romero. Mais ces quelques lignes ne sont qu’une base, le sujet réel du film se trouvant ailleurs.

Divisé en plusieurs parties distinctes, le film des compères Bartlett et Gates utilise le biais du film de zombies pour dépeindre la réaction de quelques survivants suite à l’extinction de l’humanité. Ainsi, plutôt que de satisfaire l’œil du fan de gore avec des scènes de festins où les zombies mordent à belle dent dans de la tripaille fraîche (il y en a tout de même…), le film se déroule principalement du côté des humains. Mais là encore, nouveau contrepied, plutôt que de prendre la nécessité de survivre comme motif pour un film d’action brut de décoffrage (un peu à l’image de L’ARMEE DES MORTS de Zack Snyder), les réalisateurs ont choisi de se concentrer sur la détresse et l’émotion que suscite la situation.

Cependant, le rythme du film reste élevé et on ne s’ennuie pas un instant : après une courte ouverture où on peut voir l’armée investir un bâtiment, nous suivons donc quelques poignées d’humains d’abord dans leur quête d’informations (les journalistes dans la première partie), puis dans leur lutte pour la survie (la deuxième partie) et enfin dans la vision d’un semblant de vie en communauté (la troisième partie).

En étant propulsé dans l’action sans aucune véritable explication, le spectateur se retrouve totalement pris de court et ne peut plus être que le témoin de tout ce qui se passe. Ce procédé cinématographique et littéraire est certes bien connu mais reste toujours efficace et en terme d’efficacité, le métrage réserve de plus quelques belles montées en pression.

Mais si ZOMBIE DIARIES a les qualités des films tournés caméra au poing, il en a aussi les défauts. Ainsi, la volonté de faire apparaître tous ces morceaux de pellicule comme de véritables témoignages s’effrite lorsque la musique se fait entendre : en effet, l’ajout d’un fond sonore implique nécessairement une recherche de montage qui est en opposition complète avec l’idée de prise directe.

Toutefois, ce défaut n’entame pas la qualité générale de l’ensemble et il est important de noter à nouveau que le film de Bartlett et Gates n’a absolument pas à rougir face à d’autres zombies movies. De plus, en propulsant le spectateur au beau milieu de l’action, les réalisateurs permettent une identification rapide et une empathie certaine vis-à-vis de tous les protagonistes. Une jolie réussite en somme qu’il est intéressant de découvrir et qui tiendra sans problèmes plusieurs visionnages.


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- Article rédigé par : Rodolphe Dumas

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