indie-eye

Zombie Self-Defense Force

Un crash de soucoupe volante va provoquer la résurrection de cadavres dans une forêt. Il faut dire que le taux de mortalité dans cette même forêt est très élevé puisque nous y trouvons une bande de gangsters venue se ”débarrasser” de quelqu’un, un homme qui tue sa maîtresse enceinte, une équipe militaire présente pour une exécution, le cadavre d’un héros de la Seconde Guerre Mondiale, sans parler des corps enfouis pour on ne sait quelles raisons dans ces bois. Tous ces destins vont se réunir dans un capharnaüm joyeusement gore.
Après avoir vu ce film et STACY, un des précédents efforts du réalisateur Naoyuki Tomomatsu, on peut dire sans problème que ce gars est fou. Ses films sont atteints d’une hystérie hautement communicative. Il aligne les idées les plus folles à une vitesse incroyable, toutefois en gardant un minimum de cohérence et de contrôle sur son film. On est en plein dans le cinéma indépendant donc, un peu plus libre et transgressif. Tomomatsu le sait et il ne se gêne pas pour en profiter, à part peut-être pour la nudité, mais c’est connu que les Orientaux ont du retard par rapport à l’Occident question sexe à l’écran. Cela n’empêche pas un peu de glamour sexy incarné par une jeune starlette capricieuse, caricaturale au possible. Cinéma indépendant veut dire moyens plus modestes. C’est le cas de ZOMBIE SELF-DEFENSE FORCE. Mais croyez-vous que ce genre de détail va stopper un grand malade comme Tomomatsu? Il n’a pas les moyens de ses ambitions mais c’est le cadet de ses soucis et il nous livre un spectacle ahurissant, même si on est souvent proche d’un TROMA époque CLASS OF NUKEM’ HIGH. Cela ne veut en aucun cas dire que ZOMBIE… est une “zèderie” sans saveur ni intérêt, bien au contraire, on adhère complètement. Si vous acceptez de suivre ce réalisateur complètement barge vous ne serez pas déçu du voyage.
ZOMBIE… se paie le luxe de rendre hommage tout au long du film au maître du film de zombies : George A. Romero, dont le nom est même cité dans le préambule. Tomomatsu évoque aussi EVIL DEAD, qui se rapproche d’ailleurs beaucoup de ZOMBIE… par son esprit très ”cartoon”. Et pour finir avec les clins d’oeils du film, on a droit à un final qui emprunte au film de sabre.
Malgré la folie ambiante et le manque de budget, ZOMBIE… nous livre de nombreux débordements gore du meilleur effet. A part quelques très rares exceptions, les effets spéciaux se hissent sans aucun mal au niveau de ce qu’a pu accomplir Peter Jackson à l’époque de ses premiers films. La preuve qu’il y a du travail derrière et ça fait vraiment plaisir à voir. Les éclatements de têtes sont époustouflants de réalisme, les cervelles répandues sur les murs rendent l’ensemble bien jouissif, les fanas de gore extrême y trouverons leur compte à coup sûr. A côté de nos zombies, le spécialiste des effets spéciaux est aussi sollicité pour nous montrer un vaisseau spatial et son passager, un bébé zombie et un soldat cyborg : que du bonheur!
S’il y a une chose qui impressionne toujours dans les productions du même genre, c’est l’interprétation. Même s’ils en font des tonnes, les acteurs sont vraiment motivés pour offrir une performance aux spectateurs. Les nombreux acteurs font le maximum pour donner du relief aux personnages qu’ils incarnent, leur donnent de la personnalité et des émotions. Le tout étant exagéré, cela renforce l’aspect ”comic book” du métrage.
ZOMBIE SELF-DEFENSE FORCE est le genre de métrage qu’il faut regarder avec plein d’amis, ou même dans une salle de cinéma (dans tous les bons festivals), pour qu’il prenne toute son ampleur. Un rythme d’enfer, de l’humour, volontaire ou non, de l’action et une vraie motivation d’offrir un spectacle de dingue vous feront passer d’agréables moments de délires.

Share via
Copy link