Buyu
C’est toujours avec plaisir que l’on s’apprête à regarder un film turc, même si à un moment ou à un autre, on finit presque toujours par s’en mordre les doigts. Et c’est exactement ce qui se produit avec BUYU.
Ça commence pourtant pas mal du tout. A une époque indéfinie (il y a très longtemps donc), dans un petit village, une sorcière convainc les habitants qu’ils doivent se débarrasser de toutes les jeunes filles, même les bébés. Là-dessus, une femme rend visite à la sorcière et dénonce son mari. Il cache aux yeux de tous l’enfant, une fille, qu’il a eue avec sa précédente épouse. Grâce à un sortilège, la sorcière oblige l’homme à égorger sa propre progéniture.
Cette entrée en matière est étonnante car on ne voit pas une paire de nichons, non Messieurs, mais carrément deux ! Certes, la seconde paire est la moins émoustillante puisqu’il s’agit de celle de la sorcière qui n’est plus toute jeune, mais, dans un film turc, une telle débauche dans la luxure est suffisamment rare pour être signalée. Ah oui, le meurtre de l’enfant est également étonnant, c’est vrai. Néanmoins, il passe finalement au second plan tant notre attention est retenue ailleurs…
Le reste du film se déroule à l’époque actuelle et nous suivons un troupeau de gonzesses super bonnes, pardon, une cohorte de jolies jeunes femmes, qui accompagnent leur professeur pour faire des fouilles dans les ruines d’un village. Bien sûr, il s’agit d’un bled complètement paumé, celui de l’introduction du film. Certains protagonistes se retrouvent possédés par un esprit et tout ce beau monde finit par s’entretuer au bout d’une heure de bavardages insipides.
On ne sait d’ailleurs pas trop de quel esprit sont victimes nos jeunes héros. S’agit-il de la vieille sorcière de la scène d’introduction ou de ce médium contacté par une femme qui convoite le petit ami de l’une des filles du groupe ? Peut-être sont-ce les incantations du médium qui réveillent la vieille… ? En même temps, le twist final se rapproche plutôt de celui déjà bien nul de DEAD END des deux mangeurs de grenouilles expatriés aux USA… Bref, comme vous pouvez vous en apercevoir, les subtilités du scénario risquent de vous échapper…
Il ne faut pas confondre turcploitation et les films produits de nos jours. Ces derniers louchent trop du côté des states pour être finalement autre chose que des teenie movie. Ici vous ne trouverez aucun brin de folie typique de ce que nous connaissons des films kitsch turcs des années 60-70. BUYUL est une très, très pâle copie de slasher US, réalisée par un metteur en scène pas concerné par son sujet et basé sur un scénario qui ne ressemble à rien.
De plus, on ne peut même pas se rattraper sur les filles car elles ne font pas non plus partie du haut du panier. Elles sont largement moins belles que dans OKUL, par exemple, en étant pourtant tout aussi crétines. Et ce n’est pas parce qu’elles ont le nombril à l’air ou le fait qu’elles arborent de très, très larges décolletés en se penchant en avant qui va y changer quoi que ce soit ! De même, l’infanticide du début ainsi qu’une décapitation hors champ (on ne voit que le cou ensanglanté) ne relèvent pas le niveau non plus.
Après toutes ces années, les turcs continuent de copier les Ricains, la seule différence est que, aujourd’hui, ils sont moins drôles qu’avant.