Choose
Un nouveau tueur en série sévit dans la ville. Il propose des choix horribles à ses victimes, comme de décider lequel de ses deux parents doit vivre, ou encore si la victime choisie veut préserver son ouïe ou ses doigts. Une future journaliste et son père policier sont sur ses traces, cherchant à comprendre ses motivations.
Voici le premier film de Marcus Graves. Si son actrice principale, la très charmante Katheryn Winnick, a surtout joué dans des séries télévisées, Kevin Pollak, qui incarne son père, est un nom connu. On le trouve en effet à l’affiche de nombreux films, comme OTAGE, RED STATE ou encore l’excellent USUAL SUSPECTS.
Si CHOOSE est présenté comme un torture porn, il s’agit plutôt d’un thriller sombre et glauque. En effet, aucun protagoniste n’est séquestré et longuement torturé, et le film s’intéresse plutôt à l’enquête menant au vil criminel. En ces temps où le torture porn semble avoir du mal à se renouveler, c’est un bon point de voir ainsi un film hybride, reprenant le sadisme d’un tueur de films de torture, et la construction d’un thriller.
Le début du métrage, sinistre à souhait, laisse d’ailleurs augurer le meilleur. Après la présentation d’une famille américaine classique, qui va se coucher, apparaît le tueur qui va complètement la détruire. Glauque à souhait, effrayant derrière sa capuche et avec sa voix terrifiante, il force deux enfants tétanisés à choisir lequel de leur parent va être épargné. Pire, il oblige l’adolescente à tuer de ses propres mains la victime finalement choisie. Peu sanglante, la scène n’en est pas moins marquante.
Hélas, jamais par la suite Marcus Grave n’arrivera à retrouver la fulgurance de ce départ. La faute est surtout à imputer au scénario. Les personnages y sont en effet caricaturaux à souhait (la jeune fille volontaire, courageuse, intelligente, sans aucun défaut mais qui cache une blessure, le père trop protecteur avec un lourd secret, etc), leurs rapports des plus prévisibles et, surtout, les ficelles sont bien trop grossières. L’histoire prend ainsi de gros raccourcis faciles, avec notre héroïne qui parvient à comprendre, bien avant la police, ce que représente le symbole que dessine le tueur . Celui-ci gardant toujours une longueur d’avance sur elle avec un peu trop de facilité. De même, dans ce genre de films, l’identité et les motivations du tueur doivent être révélées assez tard et, plus tard nous découvrons ce qui se passe vraiment, plus le retournement de situation doit être intéressant.
Ici, le scénario rate complètement le coche avec des motivations assez prévisibles et peu intéressantes, une explication de ses méthodes assez moyenne. Dommage car si l’identité du tueur ne surprendra pas beaucoup de spectateurs, elle a le mérite d’être plutôt crédible tout en se voulant originale.
Il y a cependant de bonnes choses dans CHOOSE, malgré une fin bâclée et ridicule et un certain nombre de longueurs. L’actrice principale n’est pas mauvaise, la manière de tuer du psychopathe, se rapprochant d’un SAW, est intéressante et joliment malsaine. Il y a quelques très belles scènes, comme un rêve très dérangeant. Au final, CHOOSE est un film moyen, qui se laisse regarder mais sera très vite oublié. Dommage, car il possédait un certain potentiel.