Creepshow saison 3 – retour de la série d’anthologie
Alors que les séries d’anthologies connaissent un franc succès, CREEPSHOW saison 3, revient sur Shudder et en support physique. Explorons ensemble ses qualités et ses défauts.
CREEPSHOW, avant d’être une série d’anthologies, a été un film ! C’est en 1982 que George Romero et Stephen King donnent naissance à ce long métrage d’anthologie composé de 5 segments qui rendent hommage aux bandes dessinées américaines éditées chez EC Comics (The Crypt of Terror, Weird Science). L’ironie étant que le succès du film donnera naissance à un comics du même nom porté par Stephen King et le célèbre dessinateur Berni Wrightson connu pour avoir travaillé sur les Tales of the Crypt. C’est en 2019 que la chaîne de streaming dédiée à l’horreur, Shudder, produit une série d’anthologies du même nom que le film et se voulant dans la continuité de celui-ci.
Dans le même esprit que la célèbre série LES CONTES DE LA CRYPTE, les épisodes de CREEPSHOW proposent différentes histoires plus ou moins morales, toutes horrifiques, présentées par un hôte plutôt effrayant. Un squelette avec un peu plus de chair que n’en avait celui de LES CONTES DE LA CRYPTE. Cependant, celui-ci ne prononce pas un mot pas plus qu’il n’éclate de rire. Notre hôte se contente de plonger le spectateur dans l’atmosphère du récit à venir. Celui-ci sera introduit et conclu par des cases d’un comics dont les pages défilantes serviront de transition entre deux scènes. À cela, il convient d’ajouter une autre particularité, sur des épisodes de 45 minutes nous avons droit à deux histoires à chaque fois.
Quelques segments sont des critiques de la société moderne.
Dès le premier épisode, le spectateur a droit à de nombreuses références. Un petit hommage à ÇA de Stephen King avec un adolescent apparaissant dans un ciré jaune. À cela s’ajoutent les membres du casting qui de par leur célébrité dans le cinéma d’horreur constituent un écho aux films les ayant rendus célèbres. Ainsi dans le pilote, on découvre Adrienne Barbeau (FOG, NEW YORK 1997) et Tobin Bell (SAW) en pleine discussion au cœur de la tempête. Enfin l’intrigue de cette première histoire est directement une référence à l’un des segments du film original.
Durant les épisodes suivants, de nombreuses références viendront alimenter chaque histoire, que ce soit à travers les intrigues ou le casting puisqu’on retrouve Tricia Helfer (BATTLESTAR GALACTICA, SUPERNATURAL), Ashley Laurence (HELLRAISER), Bruce Davison (WILLARD) ou encore David Arquette (SCREAM). Les fans d’horreur se réjouiront de toutes ces références mais, indéniablement, les histoires les plus réussies sont celles qui s’en passent.
Durant la saison 2, l’hôte et ses introductions deviennent une animation au style évoquant les années 80. Les références cinématographiques se font plus manifestes, notamment avec l’épisode 2 qui offre plusieurs clins d’œil à PSYCHOSE ou l’épisode 4 qui rend hommage à la carrière de John Carpenter, entre autres à THE THING et à PRINCE DES TÉNÈBRES. Pour l’épisode final, on change un peu, puisqu’on a une seule histoire, mais avec de très belles références à des films d’horreur devenus cultes.
Les épisodes comportent leur lot de référence cinématographique.
La saison 3 continue avec les introductions animées, excepté que l’animation a changé de style. On notera qu’il y a moins de célébrités en cette saison, mis à part James Remar aka alias le papa de DEXTER qui apparaît durant l’épisode 2 et Michael Rooker qui a incarné Henry dans HENRY PORTRAIT D’UN TUEUR qui clôture la troisième saison. Les références et hommages au cinéma américain horrifique sont présents, mais réunis en un seul épisode : le second qui adopte carrément la mise en scène de plusieurs classiques du genre tout en rendant hommage aux cinéphiles collectionneurs.
Cette saison se différencie aussi par ses inspirations, plus exotiques que durant les saisons passées même si certaines histoires sont plus classiques. Ainsi, une légende asiatique apparaît, des légendes amérindiennes sont également mises à l’honneur. En cette saison, il y a aussi une critique plus affirmée du système. Dans le premier épisode, une mère et son fils doivent supporter un père survivaliste rêvant d’une Amérique raciste, la seconde partie tire une leçon sur l’amour que peuvent avoir les fans. Le cinquième nous avertit sur les risques d’une ambition dévorante, le dernier critique la douane américaine. Ce qui n’empêche nullement cette troisième saison d’être tout aussi généreuse en bain de sang que celles l’ayant précédée.
Sur le plan technique, on pourra regretter le manque de moyens, notamment perceptible dans les décors et certains effets spéciaux. Si certains récits n’en souffrent guère, car reposant sur un concept simple et avec peu d’effets, en revanche, sur ceux de science-fiction, ce manque de moyens est plus visible. Mais il est largement compensé par la photo soignée de chaque épisode. Enfin, on se réjouira de voir que les saisons ont été éditées sur support physique, chose rare pour les productions de services de streaming.