Fire Serpent
A une allure on ne peut plus régulière, la chaîne américaine (disponible sur le câble et le satellite en France) Sci-Fi produit, diffuse puis édite en DVD des « creature feature » avec plus ou moins de bonheur. Téléaste chevronné et entre autre, réalisateur maison (il a dirigé CERBERUS), John Terlesky mène de front une double carrière car il est également comédien. Apparu dans de nombreux épisodes de série télé, c’est en tant que metteur en scène qu’on le retrouve ici.
1966 : Une colonne de feu d’origine extra-terrestre fait son entrée sur terre et prend possession d’une jeune femme pompier, sous les yeux de son co-équipier et amant, Dutch Fallon. La jeune femme déclenche un incendie avant de succomber.
2007 : Sur les lieux d’un incendie pourtant maîtrisé, une colonne de feu semblable à la première, prenant parfois l’aspect d’un gigantesque serpent, provoque la mort d’un pompier. Son co-équipier, Jack Relm, décide de mener l’enquête, bientôt aidé par Dutch Fallon qui n’a jamais accepté la mort de sa petite-amie. Cependant, le duo devra lutter contre la National Fire Agency qui mène sa propre enquête mais dont les intentions sont plus que douteuses. Prise entre deux feux, l’agent Christina Andrews hésitera entre sa loyauté envers son chef et les théories apparemment fumeuses (mais peut-être pas tant que ça) du vieux Fallon.
Un feu extra-terrestre, intelligent, prenant la forme d’un serpent géant et pouvant également posséder les gens : sur ce postulat de départ incroyablement Z et vraisemblablement accepté par la chaîne car issu de l’imaginaire de notre bon vieux William-Kirk-TJ Hooker-Shatner, le réalisateur se débat pour en tirer le meilleur. Aidé par des effets spéciaux plus qu’acceptables et par un casting convaincant (dont Sandrine Holt, transfuge de la défunte série de John Woo LES ASSOCIES), Terlesky parvient à maintenir un certain degrés d’intérêt malgré un scénario des plus indigent. En effet, tous les clichés inhérents au genre, du vieux de la vieille traînant un trauma en passant par le brave héros, la journaliste insupportable, l’agent qui hésite entre sa fonction et sa conscience et un méchant qui veut maîtriser la bête pour assouvir sa soif de vengeance, y sont brassés au petit bonheur. De plus, quelques idées lourdingues encore plus Z viennent se greffer à ces stéréotypes, comme le lance-grenade qui sert à éteindre le feu, invention de ce bon vieux Dutch Fallon.
Mais le mérite de Terlesky est de soigner les interventions de la bête de feu. En effet, le réalisateur cherche les effets chocs malgré un petit budget et parvient à offrir quelques séquences qui rappellent l’inventivité d’un David Ellis sur DESTINATION FINALE 2. Cependant, la comparaison s’arrête là : nous sommes devant un produit calibré pour la télévision, cadré pour le quatre-tiers et gentiment ronflant. Comme dans beaucoup de « creature feature » de Sci-Fi, tout est dans les séquences avec le monstre, le reste ne servant qu’à patienter avant la prochaine attaque. Bref, dans une certaine mesure, tout cela reste regardable pour qui aime les grosses bébêtes. Les autres, passez votre chemin !