Un texte signé Chrystelle Cavaglia

Japon - 1979 - Mitsumasa Saito
Titres alternatifs : Sengoku Jieita aka Time Slip
Interprètes : Sonny Chiba, Kenzo Kawarazaki, Toshitaka Ito, Haruki Kadokawa, Jun Eto


Avant de commencer votre lecture, nous avons besoin d'un retour. Au choix :
- Pour la visibilité, partagez l'article sur vos réseaux en cliquant sur les logos en dessous du titre du film.
- Pour améliorer le référencement, laissez un commentaire en bas de l'article.
- Pour rester en contact, abonnez-vous à la newsletter.
- Pour soutenir financièrement notre éditeur Sin'Art, faites un don de 5, 10 ou 15 euros.

Vous pouvez aquérir aussi pour 8,80 € le n°37 de Sueurs Froides au format papier

Vous appréciez notre travail, c’est important pour nous motiver à continuer. Merci et bonne lecture !

retrospective

Gi Samuraï

Pour son film G.I. SAMOURAI, adapté d’un roman de science-fiction de Ryo Hanmura, le réalisateur Mitsumasa Saito met en scène notre star Sonny Chiba dans le rôle d’un militaire se retrouvant dans une drôle de guerre. Trois ans plus tard, ils travailleront de nouveau ensemble sur le film IGA NINPUCHO (aka BLACK MAGIC WARS).
Un escadron des forces d’autodéfense japonaises, en manœuvre avec tout leur arsenal de guerre, s’arrête sur une plage pour faire une halte avant l’aube. Lorsqu’un des soldats regarde sa montre pour connaître l’heure de leur arrivée, il s’aperçoit qu’elle s’est arrêtée à 5h18. Il demande alors l’heure aux autres membres du groupe qui constatent tous, avec étonnement, que leur montre se sont également arrêtées à 5h18. Peu de temps après le lever du soleil, ils assistent à d’étranges phénomènes climatiques. Tout d’un coup, le ciel se met à changer plusieurs fois de couleur, la mer se déchaîne en une énorme vague et des lumières vacillantes les entourent. Puis au bout de quelques minutes tout se calme et redevient comme avant, à part le paysage environnant. A peine remis de ce phénomène ahurissant, le lieutenant Iba (Sonny Chiba) et ses hommes se font attaquer par des samouraïs. C’est alors qu’ils réalisent, sans comprendre comment une telle chose est possible, qu’ils ont fait un saut de quatre cents ans dans le passé…
L’histoire est attrayante, sombre. Sans s’encombrer d’explications logiques ou pseudo scientifiques inutiles ici, des militaires tombent par hasard dans une brèche spatio-temporelle qui les emmène au XVIème siècle, à la période Sengoku. Comme ils ne savent pas comment ni pourquoi cela s’est produit, ils pensent très vite que cela ne se reproduira pas et qu’ils ne rentreront jamais chez eux. C’est donc sans espoir dès le début. Au milieu de ce groupe d’hommes désorientés et désespérés, l’ambiance, très tendue, engendre la violence. Un soldat à bout de nerfs poignarde un des compagnons croyant qu’il voulait faire exploser leur réserve de munitions. La mise en scène apporte elle aussi une touche de noirceur en ne montrant le présent que par le biais de flash back afin de nous attrister sur ce que les protagonistes ont laissé derrière eux. Tout le reste de l’action, se déroule dans le passé ce qui renforce l’idée que tout retour est impossible.
Les musiques pop rock ne s’accommodent pas toujours avec l’atmosphère singulière ou les horribles scènes de guerre. Notamment celle où un petit enfant marche vers sa grand-mère au milieu de nombreux cadavres, qui évoquent les images de la guerre du Vietnam. De plus, le film accuse quelques baisses de rythme qui génèrent un ou deux passages un peu longuets. Par contre, les scènes d’actions sont sensationnelles et les séquences de guerres grandioses, comme celles où des samouraïs se battent contre un char ou un hélicoptère de l’armée japonaise. Le plus spectaculaire reste la grande bataille finale, qui dure plus d’une demi-heure, durant laquelle le lieutenant Iba et ses soldats affrontent les milliers de guerriers aux ordres du puissant seigneur Shingen. Ce dernier fait référence à Shingen Takeda, le plus grand daimyo (seigneur) du Japon qui exerça son pouvoir de 1521 à 1573 et qui constitue l’unique vérité historique du film.
Les personnages principaux sont bien décrits. Au début, on les voit comme des hommes accablés, découragés et confrontés à eux-mêmes, puis comme des mercenaires violents assoiffés de sexe et de sang. En effet, à un moment, quatre soldats deviennent fous, désertent et vont massacrer un village entier pour ramener femmes et nourriture. Quant à Sonny Chiba, il incarne d’abord un héros charismatique, réfléchi et humain, aussi bien avec ses propres hommes qu’avec ses adversaires. Par la suite, il change également et devient violent, désireux de puissance et de conquête.
G.I. SAMOURAI est un film prenant, déconcertant et violent, qui va jusqu’au bout de ses idées. A mi-chemin entre le film fantastique, d’action et de guerre, G.I. SAMOURAI est un produit original et de qualité, à part la bande son qui fâche un peu. Un remake est sorti en 2005 au Japon sous le titre SENGOKU JIEITAI 1549, également inspiré du roman de Ryo Hanmura.






Chers lecteurs,
aidez-vous à financer le site
et de nouveaux numéros de Sueurs Froides
en versant un don à notre éditeur.



Votre soif de lecture n'est pas rassasiée ?
Téléchargez les anciens numéros de Sueurs Froides


Inscrivez-vous à la liste de diffusion et accédez au
téléchargement des anciens numéros de Sueurs Froides :
- Une tranche d'histoire du fanzinat français
- 36 numéros de 1994 à 2010
- Près de 1800 films critiqués
Un index est disponible pour chercher un film ou un dossier
CLIQUEZ ICI.

Article rédigé par : Chrystelle Cavaglia

Ses films préférés :

Share via
Copy link