Sueurs Froides en version papier

Au sommaire du numéro 37 : Dossier Val Lewton, Nancy Drew, Biographie de Ulli Lommel, la saga Flower and Snake, la franchise Leprechaun, entretien avec Patrice Herr Sang, Entretien avec Marian Dora.
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USA - 2011 - Dustin Rikert
Interprètes : Peter Coyote, Andrew W. Walker, Veronica Diaz

Un texte signé Yannik Vanesse

Gundown

Au temps du far-west, une ville des Etats-Unis est menacée par un criminel, qui essaie de l’asservir. En effet, derrière ses sourires aimables, il demande aux commerçants de payer pour avoir sa protection, et envoie ses hommes saccager les maisons de ceux qui ne paient pas. Le shérif est impuissant, et le seul homme qui refuse de payer, le patron du saloon, est assassiné. Cependant, sa veuve refuse de plier l’échine. Cole Brandt, un chasseur de primes aussi compétent qu’épris de justice, arrive par hasard dans la ville, et va défendre les faibles de l’oppresseur.

Dustin Rikert, est réalisateur, producteur et scénariste. Bien qu’il ait un certain nombre de films à son actif, aucun n’est pour l’instant véritablement connu. Outre GUNDOWN, il a, entre autres, produit SASQUATCH MOUNTAIN, qui a comme tête d’affiche Lance Henriksen. Pour donner vie aux personnages de son film, il fait appel à des acteurs habitués des séries télévisées (Sheree J. Wilson a, par exemple, joué dans « Walker Texas Ranger »), acteurs qu’il aime retrouver, films après films.

Le scénario est, il est vrai, on ne peut plus simple et classique. Cependant, c’est souvent le cas dans un western, et les plus grands métrages de ce genre ont souvent comme fond des histoires de vengeance ou de justicier sauvant plus ou moins volontairement une ville de quelques mécréants sans foi ni loi.
Les premières scènes nous présentent ainsi le héros, alors qu’il pourchasse plusieurs bandits abominables. Les personnages dépeints sont assez caricaturaux et outranciers mais, associés à quelques fusillades exagérées, le résultat semble augurer un western un peu décalé, lorgnant vers le cinéma d’exploitation remis au goût du jour grâce à Quentin Tarantino et Robert Rodriguez. Passé cette introduction, l’action se déplace dans la ville que devra sauver notre héros et, là encore, le spectateur est intrigué, grâce à la présentation du méchant. Souriant, poli, aimable, il paraît d’une incroyable dangerosité, mais dissimulée sous d’exquises manières, loin des méchants grossiers hurlant des imprécations à tout bout de champ.
Hélas, tout cela ne tiendra pas longtemps face au déroulement du film. Les fusillades sont assez mal filmées, la caméra bougeant en tout sens, donnant une impression de fouillis plutôt que de dynamisme. Elles manquent aussi de rigueur dans la chorégraphie, les héros ne se donnant parfois même pas la peine de se dissimuler pour éviter les balles. Certes, il est logique que les méchants soient mauvais tireurs, mais les héros ne devraient pas le savoir. Ce qui gène cependant le plus, c’est le côté politiquement correct et moralisateur du film. Ainsi, nous découvrons qu’un des gentils, s’il voyait une prostituée, c’était en fait pour lui apprendre à lire et que la prostituée n’aspire qu’à fonder une famille, comme toute femme qui se respecte. La situation de siège qui clôture le film sera vite expédiée, pour nous montrer un happy end naïf et moralisateur.
Au final, GUNDOWN se laisse regarder, mais ne restera pas dans les mémoires. C’est dommage, car un peu plus de folie, de poussière et de saleté (les personnages sont tous diablement propres) auraient pu en faire un plaisant descendant des western spaghetti et du cinéma d’exploitation.



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Article rédigé par : Yannik Vanesse

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