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Un homme disparaît en ouvrant une mystérieuse boîte-puzzle. En emménageant chez lui avec sa famille, sa belle-sœur le retrouve sous une autre forme, celle d’une créature échappée des enfers. Les deux êtres renouent avec leur liaison passée (oui, ils étaient amants), pendant une bien macabre alliance : la femme amenant des victimes à la créature pour que celle-ci puisse redevenir humaine.
Alors qu’il était déjà un auteur populaire, Clive Barker passe ici à la réalisation pour la première fois. Son parcours aurait pu se résumer à cet adage « On n’est jamais mieux servi que par soi-même », si il était parvenu à transformer l’essai après ce premier opus d’HELLRAISER. En effet, avant celui-ci, Barker avait écrit TRANSMUTATIONS (UNDERWORLD) et RAWHEAD REX, chacun réalisé par George Pavlou. Ces deux long-métrages n’ayant pas eu les résultats escomptés, on peut comprendre que Barker est ressenti le prendre le taureau par les cornes en prenant lui-même la caméra..
Cela pourrait surprendre les spectateurs qui découvrent ce HELLRAISER aujourd’hui : l’auteur/réalisateur prend tellement son temps pour installer sa mythologie, au détriment des êtres censées être les vedettes de la saga. Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer, à l’époque, l’impact qu’auront les créatures du film (les Cénobites) : la mythologie autour de la boite-puzzle s’est vu supplanté par lesdites créatures, au point que leur leader, Pinhead, est même une icône avec ses clous sur son crâne. Or il faut attendre la 3e bobine pour les voir dans toute leur splendeur, ce premier volet se focalisant sur l’alliance entre les deux amants. Le HELLRAISER du titre (traduit par LE PACTE lors de sa sortie française) désigne les forces maléfiques qui corrompent petit à petit le couple en question, le film prenant la forme d’un simili huis-clos, malgré quelques prises de vues en extérieures.
Du coup, on pourrait faire la liste des raccourcis et autres faux-raccords (du sang qui coule d’une main tel un geyser… pour permettre une résurrection, des flash-backs mal insérés, etc), mais ce serait perdre de vue l’objet du film : son ambiance macabre (merci à la direction artistique et la musique de Christopher Young) et sa capacité à introduire un univers avec trois fois rien. Il faut bien comprendre qu’à l’écran nous avons à peine un bibelot (la boite-puzzle paraît sortir d’une brocante exotique), un corps écorché vif et quelques chaînes pour tout aperçu de l’Enfer.
Au vu des volets suivants, ce HELLRAISER premier du nom pourrait frustrer les spectateurs contemporains (les Cénobites ne font que quelques apparitions), mais ce serait faire fi de tout le travail d’écriture accompli par Clive Barker. Notre apprenti cinéastes réussit à exposer des enjeux narratifs (la fascination pour la boite-puzzle notamment) qui vont conditionner toute la saga. Ce PACTE se voit donc comme un premier pas, un peu maladroit en raison de l’amateurisme de Clive Barker (et encore, il s’en sort très bien pour un coup d’essai), mais difficile à contourner.
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Article rédigé par André Cote
Ses films préférés - Dark City, Le Sixième Sens, Le Crime Farpait, Spider-Man 3, Ed Wood