Sueurs Froides en version papier

Au sommaire du numéro 37 : Dossier Val Lewton, Nancy Drew, Biographie de Ulli Lommel, la saga Flower and Snake, la franchise Leprechaun, entretien avec Patrice Herr Sang, Entretien avec Marian Dora.
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Italie - 1977 - Luigi Batzella
Titres alternatifs : La Bestia In Calore
Interprètes : Macha Magall, Gino Turini, Edilio Kim

Un texte signé Yannik Vanesse

Holocauste Nazi

En Italie, pendant la Seconde Guerre Mondiale, des résistants mènent la vie dure à un contingent de soldats nazis, dont le chef pense surtout à savourer les joies de sa jolie maîtresse plus qu’à s’occuper de ce pont si important qu’il doit protéger. Quand ce dernier est détruit, le général envoie, pour mater les résistants et motiver ce capitaine incompétent, une ravissante et cruelle scientifique, experte en sévices en tous genres, et qui a créé une créature génétiquement modifiée adorant baiser à mort les prisonnières.

La nazisploitation est un genre particulier, qui consiste à recréer une Seconde Guerre fictive, pour dépeindre un paysage empli de soldats cruels, de tortures débridées et, la plupart du temps, de femmes nues ou en uniforme nazi, se faisant torturer ou maniant le fouet. Les Italiens, lors de leur grande époque du cinéma d’exploitation, furent bien entendu très présents dans ce fascinant genre cinématographique. LA BESTIA IN CALORE (devenu HOLOCAUSTE NAZI chez nous) n’est pas avare en femmes nues et en jolies sadiques en uniforme. Son réalisateur, Luigi Batzella, a en effet été très présent dans le cinéma d’exploitation, sous différents pseudonymes, et sait choisir ses actrices. Les jeunes femmes qui prennent plaisir à torturer leurs prisonnières sont toutes très ravissantes, en particulier Macha Magall, parfaite en lieutenant nazi sans aucun scrupule et toujours très excitée, se déshabillant tout en torturant ses prisonniers.

HOLOCAUSTE NAZI est un délicieux plaisir coupable assez particulier. En effet, l’analyser se révèle assez compliqué, le scénario n’étant qu’un prétexte. Ainsi, les résistants ne servent pas à grand chose, passant beaucoup de temps à s’engueuler ou à se trahir, sans que le spectateur n’en comprenne véritablement la raison (si ce n’est cette histoire de pont, certes détruit mais sans faire de victime). Donc ils courent, se glissent en ville, parlent beaucoup, et finalement attaquent la base, l’occasion de nombreuses séances de meurtres à la grenade ou avec des armes à feu, le réalisateur ne se donnant pas la peine d’utiliser des effets spéciaux pour les impacts de balles. Les figurants se raidissent, meurent, sans que l’on comprenne véritablement les enjeux. Et ainsi, les chorégraphies des combats à mains nues se révèlent approximatives.
Mais LA BESTIA IN CALORE, très bon film de genre, voit son intérêt ailleurs. Dans les scènes de torture, plus particulièrement. Là, la caméra s’attarde avec complaisance sur des femmes nazies rigolardes se passant la langue sur les lèvres d’excitation, ou sur des jeunes femmes, nues et torturées de nombreuses manière, la mention spéciale revenant à notre créature quasi-préhistorique qui, les yeux exorbités, arrache des touffes de poil à des femmes dévêtues pour les manger. Macha Magall, habitée par son rôle, est parfaite dans la cruauté, resplendissante de sensualité et de sadisme. Et, lors de ces scènes, le film prend le temps de nous offrir quelques effets spéciaux sanglants à base de peinture très rouge.
LA BESTIA IN CALORE n’est donc pas un grand film. Le scénario manque de tenue, d’enjeu, et les personnages confrontés au docteur Ellen Kratsch (Macha Magall) manquent de charisme. De plus, Luigi Batzella gonfle la durée de son film artificiellement avec des séquences de guerre ou de trahison qui n’apportent pas grand chose et qui se révèlent mal maîtrisées. Mais, grâce à son inoubliable méchante et à quelques scènes de tortures particulièrement sadiques (tout en étant très sensuelles), HOLOCAUSTE NAZI offre aux un spectacle agréable dans le genre, et qui mérite grandement le détour.



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Article rédigé par : Yannik Vanesse

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