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Marcel Bellmer n’a jamais retrouvé le succès de son premier roman « Inexorable ». Des années plus tard, après une longue dépression, il s’installe avec sa femme Gloria et sa fille Lucie dans la luxueuse propriété de son beau-père, qui vient de mourir. L’arrivée d’une jeune femme déstabilise Marcel, lui redonne goût à la vie et à l’écriture, mais va l’ouvrir aussi à d’autres abîmes.
Nouveau long métrage du réalisateur belge Fabrice Du Welz, INEXORABLE plonge dans une sorte de huis clos, puisque la caméra ne sort guère de la magnifique demeure où s’installent les Bellmer. Petite famille bourgeoise tout à fait ordinaire, elle va vite être soumise à rude épreuve par l’arrivée de la pétillante, mais très étrange Gloria dont le charisme de femme-enfant n’est pas sans perturber le père comme l’enfant dont elle va jouer les grandes soeurs de substitution.
En choisissant de faire un film en intérieur, de filmer la famille et le foyer, Fabrice Du Welz se repose de beaucoup sur le jeu de ses acteurs et ses choix de mise en scène, fort heureusement tous très brillants. Benoît Poelvoorde est génial en artiste tourmenté, Mélanie Doutey incarne la femme d’affaires maniaque à la perfection, mais celle qui nous trouble et porte littéralement le film sur ses frêles épaules c’est Alba Gaia Bellugi. Comédienne italo-scandinave qu’on a pu voir dans MANON VINGT ANS, LE BUREAU DES LÉGENDES ET INTO THE NIGHT elle arrive avec brio à jouer entre l’innocence et la perversion donnant la chair de poule au spectateur comme aux autres personnages (on se remémore la prestation de Lola Duenas dans Alleluia !).
Il faut aussi souligner la mise en scène de Fabrice Du Welz qui n’hésite pas à se laisser aller à des plans contemplatifs qui vont complètement immerger le spectateur. Ainsi, de longs plans sur l’escalier, les champs de blé entourant la maison, une caméra qui parfois tournoie, parfois s’éloigne, accompagnée d’un sound design travaillé confèrent au film une véritable atmosphère qui lui donne toute latitude pour nous emporter dans cette histoire de fêlure et de passion destructrices.
Même s’il appartient à un genre balisé de l’élément extérieur venant faire imploser une famille bourgeoise, INEXORABLE vient chatouiller où ça fait mal en plaçant les personnages dans des situations impossibles et véritablement terrifiantes. Un tour de force réalisé avec un film minimaliste et intimiste.
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Article rédigé par Sophie Schweitzer
Ses films préférés - Le bon, La brute et le Truand, Suspiria, Mulholland Drive, Les yeux sans visage, L'au-delà