Les Enquêtes du département V : Profanation
Le « département V », composé de Carl Mørck et son assistant Assad, est chargé de clôturer les affaires non résolues. Le film par le suicide d’un ancien policier qui avait supplié Carl de rouvrir l’enquête sur un double meurtre. Rapidement, Assad et Carl réalisent que cette vieille affaire avait eu lieu à proximité d’un prestigieux internat privé, dans une zone où ont eu lieu plusieurs viols. Dès lors, l’enquête prend une tournure politique inattendue.
Second volet de la saga adapté des romans de Jussi Adler-Olsen, LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V : PROFANATION, est tout aussi sombre que MISÉRICORDE, le premier chapitre de la saga. La saga policière danoise est d’une noirceur implacable avec une touche de glauque qui colle à la littérature policière nordique. On y retrouve également un peu l’esprit et l’ambiance pesante de LES ENQUETES DE L’INSPECTEUR WALLANDER, l’adaptation des romans suédois de Henning Mankell.
Réalisé par Mikkel Nørgaard, qui avait également mis en scène le premier métrage. Le film baigne dans une lumière jaunâtre tirant sur le vert rendant hommage à SEVEN de David Fincher. Carl, habité par ses fantômes et son mystérieux et intrigant assistant Assad rappellent également le couple formé par Brad Pitt et Morgan Freeman dans SEVEN.
Ce second opus dispose de plus de temps pour explorer la noirceur humaine et les tensions économiques ainsi que sociales qui règnent dans le pays puisqu’il n’a plus à poser les bases de la saga. Dans les romans, le thème est cependant nettement plus présent. Par exemple, en raison de son maigre salaire Carl est dénigré par les témoins qu’il interroge. Quant à Assad, il est la cible du racisme ambiant du pays et surtout présent au sein de l’administration.
Comme pour le premier film, le scénario choisi de suivre en parallèle l’enquête et de l’autre la victime, excepté qu’ici, la victime ne l’est pas totalement. La force du film est de proposer face à nos deux policiers, loin d’être parfaits, quelqu’un qui paraît avoir la conscience plus lourde et l’âme plus hantée que celles de notre héros. Quelqu’un qui s’est enfoncé bien plus loin dans la noirceur humaine. C’est l’opposition entre les deux personnages qui s’avère intéressante. D’un côté, il y a le policier qui se situe à la limite du justicier et de l’autre, une femme désespérée en quête de vengeance,
Le second titre de la saga apporte une profondeur à l’univers commencé dans le premier. PROFANATION explore la limite entre la justice et la vengeance qui n’est pas sans évoquer une thématique chère aux westerns. PENDEZ-LES HAUT ET COURT de Ted Post où Clint Eastwood en quête de vengeance apprenait la notion de justice à la dure. On y retrouve le même sentiment d’injustice poussant ceux en étant victime à la vengeance. Le personnage de Carl abusé et lassé est tenté de rendre lui-même la justice, hors des limites de la légalité. Légalité qui n’est plus incarnée à la fin du film que par Assad.
LES ENQUÊTES DU DÉPARTEMENT V : PROFANATION devient le plus gros succès au box-office danois. Encensé par la critique, il décroche plusieurs nominations dans des festivals ainsi que le prix de la meilleure réalisation au Robert Festival. Fort de ce succès, un troisième film est prévu pour prolonger la saga.