Les Envahisseurs de la Planète Rouge
Dans Les Envahisseurs de la Planète Rouge, David Mac Lean est un petit garçon féru d’astronomie, une passion héritée de son père, George, lui-même ingénieur scientifique. La nuit, il se réveille pour observer les étoiles avec l’aide de son télescope. C’est ainsi qu’il remarque à travers la lunette la présence d’une soucoupe volante venant atterrir non loin de sa maison, derrière une dune. Il avertit immédiatement ses parents, mais ces derniers pensent que leur fils a fait un cauchemar. Cependant, George finit par aller jeter un coup d’œil, par acquis de conscience. Lorsqu’il revient au domicile familial, celui-ci a considérablement changé dans son comportement. Il paraît froid, distant, agressif. Presque… déshumanisé.
David remarque alors que son père porte une marque étrange au niveau du cou.Très vite, d’autres personnes disparaissent à l’endroit où la soucoupe volante est censée avoir atterri, pour réapparaître un peu plus tard, avec une attitude semblable à celle de George Mac Lean. Voisins, policiers, militaires… se comportent désormais tels des automates. Lorsque Mary, la mère de David, subit alors le même sort, l’enfant ne sait plus vers qui se tourner, et en qui faire confiance, afin de mettre en garde la planète face à cette menace extra-terrestre. Deux personnes vont néanmoins lui porter aide et assistance : la jolie Pat Blake, et le pragmatique Stuart Kelston, respectivement docteur et scientifique, et conscients qu’une invasion martienne est imminente.
1946 est une date importante dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la nation va entretenir un climat de paranoïa exacerbée qui va perdurer pendant de nombreuses années, à travers la Guerre Froide et le Maccarthysme. Cette peur du communisme, connue sous le nom de « Red Scare » (Terreur Rouge), va être exploitée à travers le cinéma de science-fiction, entre autres. Pour symboliser cette « terreur rouge », les martiens paraissent la meilleure alternative, les habitants de la… Planète Rouge. Il faut dire que les U.S.A. effectuent des progrès considérables dans les domaines du nucléaire et de la conquête spatiale, si bien que la science-fiction est un créneau porteur.
Les Envahisseurs de la Planète Rouge est l’archétype même des films qui ont été réalisés dans cet esprit, durant les années 50. Personnages manichéens, défense des valeurs patriotiques, panégyrique de l’armée et de la police, l’enfant héros symbolisant la pureté et la vertu… rien n’est oublié. On a parfois l’impression de voir un film de propagande, et d’ailleurs certaines images d’archives montrant les troupes armées américaines sont habilement intégrées dans le film.
Le metteur en scène, William Cameron Menzies, s’est essentiellement fait connaître pour ses talents de décorateur et de directeur artistique . Cela se retrouve d’ailleurs dans Les Envahisseurs de la Planète Rouge, tourné en couleurs, doté de couleurs incroyables et de décors superbes. Menzies compense ses lacunes de réalisateur par une technique irréprochable, donnant ainsi au film un intérêt visuel indéniable. Quant aux extra-terrestres, on ne les aperçoit en fait qu’au bout d’une heure. Des martiens on ne verra que leur chef, créature lilliputienne confinée dans une boule de cristal, et protégée par des esclaves ressemblant plus à des momies qu’à des aliens.
Le coup de théâtre est identique à celui de Robot Monster, chroniqué précédemment. Et l’histoire est également vue à travers les yeux d’un enfant. Ce dernier, dans Les Envahisseurs de la Planète Rouge, est interprété par Jimmy Hunt. Si l’acteur n’a pas vraiment eu une carrière retentissante, il sera néanmoins rappelé par Tobe Hooper en 1986, pour le remake de ce film, dans lequel il incarne brièvement un officier de police.
Sorti de son contexte politique, on peut apprécier Les Envahisseurs de la Planète Rouge et lui trouver un charme désuet.