Un texte signé Patryck Ficini

Italie - 1969 - Francesco degli Espinosa
Titres alternatifs : C’era una Volta in Quel Pazzo West
Interprètes : Vincent Scott, Gordon Mitchell, Denis Colt, Malisa Longo


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retrospective

Les ravageurs de l’ouest

Deux frères sont mis à la porte de leur foyer par leur mère. Ils gagnent la ville pour rejoindre leur frère, un propriétaire de saloon… Ils seront bientôt impliqués dans des aventures sentimentales.
Contrairement à une idée reçue, le western européen comique (ou parodique) n’est pas né avec les deux TRINITA de E.B Clucher (Enzo Barboni). Les aventures du pistolero le plus sale et fainéant de l’ouest étaient en fait l’aboutissement d’un long processus qui trouve son origine aux tous débuts du genre.
En fait, dès 1961, les Français tournent DYNAMITE JACK, avec Fernandel ! Espagnols et Italiens y vont aussi de leurs parodies avant même que Sergio Leone ne fasse exploser les codes du western américain en 1964. La même année, son POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS est parodié par Michele Lupo avec l’amusant PER UN PUGNO NELL’OCCHIO. Les vedettes du film, Franco et Ciccio, populaire tandem comique dans leur pays, s’illustreront à 11 reprises dans des parodies plutôt lourdingues du genre.
Dès 1965, un film comme UN PISTOLET POUR RINGO, avec Giuliano Gemma, appuya la facette humoristique déjà présente chez Leone. Gemma poursuivra d’ailleurs dans la veine légère avec notamment le joli CIEL DE PLOMB de Giuilio Petroni et jouera même, plus tardivement, les sous-Terence Hill pour E.B Clucher avec LES ANGES MANGENT AUSSI DES FAYOTS ! Des réalisateurs comme Enzo Castellari imprimèrent franchement un tournant parodique au western avec des oeuvres comme le sympathique JE VAIS JE TIRE ET JE REVIENS.
Rappelons aussi que le tanderm génial Terence Hill/ Bud Spencer n’a pas été inventé par E.B Clucher mais par Giuseppe Colizzi pour sa trilogie des Cat Stevens (DIEU PARDONNE MOI PAS, LES 4 DE L’AVE MARIA, LA COLLINE DES BOTTES), des films mêlant humour et action violente dans une certaine tradition leonienne.
Bien sûr, ce sont les Trinita qui ont profondément transformé le western européen par leur succès fracassant. C’est après eux que de plus en plus de westerns comiques ont été mis en chantier et que des films hybrides ont vu le jour. De plus, en consacrant le célèbre duo d’acteurs, qu’on a parfois évoqué comme des « Laurel et Hardy transalpins », les Trinita ont donné naissance à une longue série de films qui les mirent en vedette, créant ainsi un véritable style dans la comédie italienne. Sergio Leone lui-même se lança dans le western parodique avec le grandiose MON NOM EST PERSONNE et UN GENIE, DEUX ASSOCIES, UNE CLOCHE.
Ainsi, LES RAVAGEURS DE L’OUEST est un précurseur. Comme dans TRINITA, on découvre les mésaventures de frangins cradingues (d’origine italienne !) et même une bagarre de saloon aux prétentions humoristiques. Anticiper, c’est bien, mais cela n’a jamais suffi à faire un bon film. Celui-ci ne possède même pas le charme du style spaghetti, totalement absent.
On peut pardonner beaucoup à un western comique, la lourdeur de ses gags, une certaine vulgarité (deux caractéristiques présentes dans les chouettes films de Clucher), quelques maladresses ici ou là, mais il y a une chose inexcusable : ne pas parvenir à faire naître au moins le sourire chez le spectateur. Et c’est hélas le cas ici. Le film comporte très peu de gags et ceux-ci ne sont jamais drôles. Le scénario, sans intrigue, est d’une platitude absolue. A vrai dire, il ne s’y passe rien de notable et l’on s’ennuie autant que possible.
Le duo d’acteurs principaux est lamentable et, plus grave encore, antipathique. On ne les suit vraiment pas avec plaisir. Rien à voir avec l’extrême bonne humeur dégagée par le couple Hill/Spencer, sans doute pour une bonne part responsable de leur réussite internationale. Dans le rôle du 3ème frère, on trouve Gordon Mitchell, l’un des rares anciens du peplum à avoir pleinement assuré sa reconversion dans d’autres genres, un visage incroyable et une présence complètement gâchés ici. Seul rayon de soleil dans ce film, la très belle Malisa Longo, une actrice au parcours incroyable, des sous-Ilsa français à la FUREUR DU DRAGON !
En voyant LES RAVAGEURS DE l’OUEST, on comprend pourquoi le western comique a si mauvaise réputation…






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Article rédigé par : Patryck Ficini

Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà

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