Sueurs Froides en version papier

Au sommaire du numéro 37 : Dossier Val Lewton, Nancy Drew, Biographie de Ulli Lommel, la saga Flower and Snake, la franchise Leprechaun, entretien avec Patrice Herr Sang, Entretien avec Marian Dora.
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Italie - 1970 - Al Albert, Adalberto Albertini
Titres alternatifs : I vendicatori dell’ave maria
Interprètes : Tony Kendall, Pietro Torrisi, Alberto dell’Acqua

Un texte signé Patryck Ficini

Les Vengeurs de l’Ave Maria

Des artistes forains se dressent comme un seul homme face à un salopard corrompu et cupide. Un notable, bien sûr !
Le contexte du cirque est bien sympathique mais il fut mieux exploité dans le bon LA COLLINE DES BOTTES de Giuseppe Colizzi. Si l’on doit voir l’un de ces films, c’est lui ! De façon amusante, le titre du film d’Al Albert vient assurément des 4 DE L’AVE MARIA, du même Colizzi. Les Italiens avaient l’habitude de reprendre des éléments d’un titre à succès, pour tenter d’en profiter. En l’occurence, il y eut aussi LE DERNIER DES SALAUDS alias IL PISTOLERO DELL’AVE MARIA, un vrai bijou quant à lui. LES VENGEURS DE L’AVE MARIA est en effet une médiocre petite bande, souvent tentée par la comédie. Beaucoup de cadavres par moments mais peu de vraie violence. On se demande franchement ce qui passe dans la tête de Tony Kendall quand il marque un bandit au fer rouge (hors champ) ! Ca surprend, c’est clair. Le reste n’est que péripéties mollassonnes et gags qui ne feront rire que les accros au gaz hilarant. Héros et méchants portent tous des vêtements multicolores comme dans les pires films espagnols, à tel point que l’on frôle l’overdose. Cette débauche de couleurs vives nuit profondément à l’esthétique d’une oeuvre dont ce n’était de toute façon pas le but premier tant la réalisation s’avère d’une platitude navrante. Ce western est italien, mais spaghetti, avec tout ce que cela sous-entend, bien peu ! Adalberto Albertini ne restera guère dans les mémoires que pour sa série des 3 Supermen. Le problème des VENGEURS est aussi son scénario sans saveur. Les acrobates s’allient avec des Mexicains ridicules contre les méchants, point final.
Le seul vrai intérêt du film vient de son casting, agréable pour le bissophile faute d’être réellement brillant. Tony Kendall alias Luciano Stella a bâti toute sa carrière sur son physique très américain de beau gars viril. On s’en souviendra essentiellement pour le rôle titre des nombreux COMMISSAIRE X allemands, bien que parfois réalisés par Gianfranco Parolini. Dans LES VENGEURS, notre homme est blond. Quelle drôle de manie avaient les acteurs italiens (Hill et Nero les premiers !) de se teindre les cheveux à l’époque. Ca leur allait souvent commes des bretelles à un lapin ! Heureusement que notre Delon national n’a jamais été tenté par une petite couleur… Aux côtés de Kendall, l’ancien du peplum Pietro Torrisi. Un gars incroyable, un acteur-cascadeur aussi musclé qu’agile, qui finit par jouer les barbares dans l’éphémère fantasy italienne des années 80, les GUNAN et autres SANGRAAL. Avec un tel succès qu’on le retrouva doublure de Schwarzenegger dans KALIDOR ! Si l’on considère qu’il s’impliqua dans des scènes hardcore au début des seventies, avant Mark Shannon (par exemple sur le set de LA VENGEANCE DE DIEU, comme le révèle Nocturno, photos à l’appui !), on n’osera dire que le bougre manquait de talent(s) ! Enfin, Alberto Dell’Acqua est le troisième héros des VENGEURS DE L’AVE MARIA, un comédien tout en blondeur, réputé pour ses talents d’acrobate, ici médiocrement utilisés alors que le sujet s’y prêtait pourtant !
Le western européen connut bien plus de chefs d’oeuvres et de très bons films qu’on ne le dit généralement, mais aussi une tonne de films moyens et pas mal de mauvais. LES VENGEURS a l’honneur d’appartenir à la dernière catégorie. Ave maria !



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Article rédigé par : Patryck Ficini

Ses films préférés : Django, Keoma, Goldfinger, Frayeurs, L’Au-delà

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