Un texte signé Philippe Chouvel

Mexique - 1972 - René Cardona
Titres alternatifs : El increible profesor Zovek
Interprètes : Zovek, Tere Velazquez, German Valdés, José Galvez, Nubia Marti


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Dossierretrospective

L’incroyable professeur Zovek

Vingt-six personnes perdent la vie dans un accident d’avion, au Mexique. Parmi elles, se trouvaient trois scientifiques renommés dont un Prix Nobel, spécialisés dans des domaines allant de l’astronomie à la physique nucléaire.
La police n’a aucun doute quant à la nature accidentelle du crash. Mais un homme n’est pas de cet avis… Zovek ! Héros atypique, possédant des dons comme la télépathie et la clairvoyance, Zovek est persuadé qu’une personne a survécu à cet accident, une personne qui a d’ailleurs provoqué la catastrophe. Afin d’identifier le responsable de cet acte, Zovek mène son enquête avec l’aide de ses associés. Une piste les conduit vers un château dans lequel un savant se livre à de bien étranges expériences…
Zovek, à l’image du personnage qu’il joue, était quelqu’un sortant de l’ordinaire. De son vrai nom Francisco Javier Chapa del Bosque, né en 1940, il était dans la vie un véritable personnage de roman. Doté d’une force et d’une endurance incroyables, pratiquant la boxe et les arts martiaux, Zovek (son nom de scène) était aussi un contorsionniste, un « roi de l’évasion » à l’instar de Harry Houdini. Il se fit connaître du grand public par le biais d’émissions de télévision diffusées en direct, et dont la durée pouvait atteindre jusqu’à huit heures. Ces programmes avaient pour but de récolter des fonds destinés à des œuvres caritatives. Des shows au cours desquels il se livrait à des numéros incroyables, et finirent par susciter curiosité et admiration dans le milieu du cinéma. Ainsi Zovek obtînt un contrat pour tourner dans pas moins de neuf films. Malheureusement, il mourra prématurément en 1972 dans un accident d’hélicoptère. Il était alors sur le tournage de son second long métrage, BLUE DEMON Y ZOVEK EN LA INVASION DE LOS MUERTOS, un succédané de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS. Le scénario du film dut être modifié afin de pallier à la disparition de son personnage principal. Sans ce terrible coup du sort, on peut légitimement penser que Zovek serait devenu une icône du cinéma fantastique mexicain, au même titre que Santo et Blue Demon.
L’INCROYABLE PROFESSEUR ZOVEK prend ainsi des allures de film hommage, et l’un des rares témoignages ravivant le souvenir de cet homme hors du commun. Cette œuvre, on la doit à l’un des réalisateurs emblématiques du cinéma populaire mexicain, René Cardona (1906-1988), qui réalisa environ cent-quarante longs métrages et exerça cette profession pendant plus d’un demi-siècle. On lui doit notamment NIGHT OF THE BLOODY APES, SANTO ET LE TRESOR DE DRACULA et, d’une manière générale, bon nombre de films autour de la lucha libre. Il est également responsable du scénario, avec la collaboration de l’un de ses illustres confrères, Chano Urueta (LE BARON DE LA TERREUR, LE MIROIR DE LA SORCIERE).
Sans trop en dévoiler, on peut résumer L’INCROYABLE PROFESSEUR ZOVEK en une confrontation entre un héros bardé de talents entouré de « sidekicks » (faire-valoir) et un super vilain, un savant fou dans la veine de la littérature fantastique qui se livre à des expérimentations aboutissant à la création d’êtres hybrides, comme les créatures du docteur Moreau (« L’île du docteur Moreau », publié par H.G. Wells en 1896). Zovek est évidemment la pièce centrale du récit : il mène l’enquête, se bat contre plusieurs adversaires, utilise ses pouvoirs mentaux pour se défaire de situations compromises, et assure le show dans son « costume de lumière ». Cela étant, malgré sa courte durée (une heure et quart environ), le film n’est pas exempt de quelques longueurs, notamment une filature interminable en voiture et le combat final où Zovek affronte un rival à sa mesure.
Ce qui n’empêche pas cette œuvre de posséder un fort capital sympathie, heureusement. Les amateurs apprécieront sans nul doute son côté kitsch assumé, et les clichés inhérents au genre qui en font tout son charme (le méchant stéréotypé qui rêve de dominer le monde…).
Et puis, il serait dommage de louper la dernière partie, qui propose au spectateur une belle galerie de monstres, notamment des nains cannibales. En fait, ce film ressemble en bien des points à une bande dessinée, rappelant par moments certaines histoires publiées à la même époque dans des revues comme Creepy ou Eery. Le tout reste évidemment manichéen, mais peu importe, l’essentiel étant de divertir, ce que le film parvient à faire dans l’ensemble.






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Article rédigé par : Philippe Chouvel

Ses films préférés : Femina Ridens, Les Démons, Danger Diabolik, L’Abominable Docteur Phibes, La Dame Rouge Tua 7 Fois

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