Lowlife
El Monstruo, ancien catcheur, est aujourd’hui l’homme de main de son beau-père, un fameux salopard qui enlève des migrants sans papiers et revend les organes des hommes tandis qu’il prostitue de force les femmes. Et pour être exact, El Monstruo n’a épousé que la fille adoptive du véritable monstre… et même plus précisément une de ses anciennes prostituées. Mais alors qu’il est sur le point de devenir père, El Monstruo se fâche avec beau papa, ce qui n’est pas une bonne idée, ce dernier ayant la gâchette facile. Et tout ça parce que le daron pense qu’il est temps de se débarrasser de Raylee, sa fille adoptive.
Attention, petit bijou.
Projeté à l’Etrange Festival 2017, LOWLIFE y a recueilli des applaudissements aussi nourris que mérités. Voilà un de ces petits budgets passés sous le radar, que personne n’attendait, et qu’on découvre avec émerveillement. Le film parfait pour festival, puisqu’il justifie leur fonction de découvreur.
Tourné avec une équipe réduite, LOWLIFE ne laisse jamais paraitre à l’écran ses pauvres conditions de production.
Et grâce à l’ingrédient magique, trop rarement utilisé de nos jours dans le cinéma mainstream : le scénario ! LOWLIFE fait pleinement confiance à un script en béton, qui ne nous permet pas de deviner ce qui suivra. Ah, l’inattendu, autrefois un atout et de nos jours une caractéristique dont se méfie tant les gros studios qu’une partie du public. Or, c’est pourtant par sa capacité à nous surprendre qu’un film peut nous toucher.
Et, second atout, LOWLIFE repose pleinement sur des personnages bien dessinés et bien incarnés. Pas question ici de porte-flingues en carton-pâte : chaque protagoniste a sa raison d’être, sa place, son histoire. Même le voyou de troisième rang se voit accorder un plein chapitre qui expose ses motifs. Entre les parents alcooliques qui abandonnent leur enfant, l’ex-taulard tatoué d’une croix nazi sur le visage mais pote avec le noir qui lui a piqué sa gonzesse, le mac sadique, la quasi parturiente droguée, notre El Monstruo toujours emmasqué n’est finalement pas le plus cinoque, même s’il fait une grosse fixette sur la transmission de son héritage spirituel.
C’est d’ailleurs le troisième point fort du film : il emprunte une structure en plusieurs actes, chacun présentant un duo de personnages dans les heures qui précèdent le climax final qui verra tout ce petit monde se confronter.
Pour l’anecdote, l’Etrange festival présentait le même jour un autre film, à la thématique pas si éloignée, mais d’une approche esthétique ou thématique différente : THE MARKER, pour un résultant lui aussi très réussi.
On ne va pas vous faire l’article plus longtemps, LOWLIFE est de ces bonnes petites surprises sortie de nulle part qu’on vous recommande de dégotter au plus vite.